« Au tombeau de Laïs », Le Gastronome : journal universel du goût, N° 142, deuxième année, p. 7, 1831-07-28
Texte du poème (selon l’édition la plus ancienne listée ci-dessus) :
AU TOMBEAU DE LAIS.
Air de la Marseillaise*.
Quelle voix sonore et sublime
Roule entre la tombe et les cieux ?
Un cygne mourant se ranime,
Écoutez ses derniers adieux :
C’est encor la puissante haleine
Qui créa notre hymne immortel,
Et qui répandit sur l’autel
Ce rythme dont la France est pleine :
« Aux armes, citoyens ! formez vos bataillons ;
« Marchez ! qu’un sang impur abreuve vos sillons ! »
Que de gloires, ô ma patrie,
Se lèvent à son souvenir !
Que de soldats, France chérie,
Il enfante à ton avenir !
Partout son âme libre et fière
Vibre dans nos vastes échos ;
Partout elle souffle aux héros
Comme une trompette guerrière :
« Aux armes, etc. »
Oppressé du silence esclave
Où s’enferma la liberté,
Ses accords couvaient sous l’entrave
Qui tint son génie arrêté ;
Mais quand la déesse asservie
Jeta ses fers au front des rois,
Le cygne en reprenant la voix
Dans ce chant exhala sa vie :
« Aux armes, etc. »
Si quelque bannière odieuse
Revient insulter nos regards,
Invoquez l’ombre harmonieuse,
Sentinelle de nos remparts :
Semblable à l’éclat de la bombe
Qui réveille un muet séjour,
Laïs, avec un cri d’amour,
Jettera du fond de sa tombe :
« Aux armes, citoyens ! formez vos bataillons ;
« Marchez ! qu’un sang impur abreuve vos sillons ! »
* On sait que la Marseillaise que Laïs chantait avec tant de talent et d’énergie, a été composée pour ce grand artiste
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