Poème « L’accablement »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Mes yeux rendus à la lumière,… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « L’Accablement », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies et poésies nouvelles, Paris : Ladvocat, p. 30-32, 1825
  • « L’Accablement », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 329-334, 1830
  • « L’Accablement », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome premier, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « L’Accablement », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 39-40, 1922
  • « L’Accablement », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 168-169, 1931
  • « L’accablement », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 76, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « L’Accablement », Marceline Desbordes-Valmore, Choix et introduction par Raymonde Vincent, Paris : Egloff, p. 56-57, 1947
  • « L’Accablement », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes, Paris : Tchou, p. 42-44, 1965





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

L’ACCABLEMENT

      Mes yeux rendus à la lumière,
      Mais fatigués de tant de pleurs,
      S’offensent des vives couleurs,
      Et baissent leur faible paupière.

      Les voix n’ont plus leurs doux accents,
      Rien ne m’émeut, rien ne m’alarme :
      Ah ! si je n’ai plus une larme,
      C’est donc le bonheur que je sens ?

      Croyons-le. Puisque tout m’éclaire,
      C’est le bonheur qui m’est rendu :
      Puisque rien ne sait plus me plaire,
      C’est le bandeau que j’ai perdu.

      Je regarde à présent la vie
      Comme un lieu que j’avais quitté
      Mais une erreur longtemps suivie
      Change jusqu’à la vérité.

      Vers sa belle image envolée
      Mon cœur ne retournera plus :
      Pour ramener l’onde écoulée,
      Tous les efforts sont superflus.

      Mais pourquoi, lorsque le jour tombe,
      Semble-t-il isoler mon sort,
      Comme s’il passait sur la tombe
      De tous ceux qui m’aiment encor ?

      Ah ! c’est que mon âme est changée,
      C’est que je suis faible au malheur ;
      C’est que j’ai bravé la douleur,
      Et que la douleur s’est vengée.

      C’est que des jeux le tendre essaim,
      Déserte au cri de la souffrance ;
      Que tout est froid sans l’espérance,
      Et qu’elle est morte dans mon sein.

      Et pour celui qui fit ma peine,
      Que ma voix ne sait plus nommer,
      Dieu ! qu’il a mérité ma haine !
      Que je voudrais ne plus l’aimer !






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