Poème « L’agonie du mineur »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Comme aux inertes flancs de sa mère expirée,… »


Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « L’Agonie du Mineur », Marceline Desbordes-Valmore. Pauvres fleurs, Paris : Dumont, p. 275-276, 1839

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « L’Agonie du Mineur », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 163-164, 1922
  • « L’agonie du mineur », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 431, 1973





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

L’AGONIE DU MINEUR

  Comme aux inertes flancs de sa mère expirée,
  Palpite un pauvre enfant qui demande le jour,
  D’une terre en douleur lentement déchirée,
  Toi qui viens de subir le lugubre séjour,
  Lazare ! es-tu vivant, qui ne comptais plus l’heure,
  Qu’à ton pouls ralenti dans ta sourde demeure,
  Qu’aux larmes de tes yeux qui regardaient sans voir
  Le ciel, où gravissaient tes ferventes prières ;
  Où ton âme montait demander de l’espoir
  À Dieu, qui le laissa couler sous tes paupières.

  Oui, Dieu qui te voyait te soumettre et souffrir,
  Dit qu’il n’était pas temps de te laisser mourir ;
  Dieu, couvrant de sa main ton aveugle agonie,
  Au bord de ton sépulcre épancha des clartés,
  Des âmes et des voix et les flots agités
  D’hommes justifiant leur nom divin : génie !
  Qui creusaient une route à tes jours ténébreux,
  Versant l’eau pure et l’air en ton sein douloureux,
  Comme avec des forceps t’arrachaient à la terre,
  Renouvelant ton souffle en ce travail austère !

  Jusqu’à l’heure où poussé d’un courage fervent,
  Un jeune et pauvre prêtre armé du Dieu qui t’aime,
  Adjura ton enfer en s’y plongeant lui-même
  Et sous la même croix, te rapporta vivant.

Un ouvrier de Lyon fut englouti vif, et vécut sous terre l’espace de onze jours ; le prêtre qui descendit pour l’assister du dernier sacrement, le rapporta dans ses bras à la foule rassemblée qui les croyait morts tous deux.







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