Poème « À l’amour »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Reprends de ce bouquet les trompeuses couleurs,… »


Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « La Colère », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : François Louis, p. 62-64, 1820
  • « À l’Amour », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : Théophile Grandin, p. 67-69, 1822
  • « À l’Amour », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 151-156, 1830
  • « À l’Amour », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome premier, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « À l’Amour », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 46-48, 1886
  • « À l’Amour », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 84-86, 1931
  • « À l’amour », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 51, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « À l’Amour », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 48-50, 1842
  • « À l’Amour », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 52-54, 1860
  • « À l’amour », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies, Paris : Librairie Payot et Cie, p. 49-52, 1913
  • « À l’Amour », Marceline Desbordes-Valmore. Idylles et élégies, Paris : Lemerre, p. 5-7, 1920
  • « À l’Amour - Reproches », Marceline Desbordes-Valmore. Les plus beaux vers de Desbordes-Valmore, Paris : Nilsson, p. 95-99, 1920?
  • « À l’amour », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 58-60, 1923
  • « La colère », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Marceline Desbordes-Valmore, Lyon : H. Lardanchet, p. 44-45, 1927
  • « À l’Amour », Marceline Desbordes-Valmore. Le Livre des Tendresses, Paris : Nilsson, p. 47-48, 1930
  • « À l’amour », Marceline Desbordes-Valmore, Valéria Gaillard. Poemas elegidos, Barcelone : Somos Libros, p. 52-54, 2019

Traduction du poème :

  • espagnol :
    • « Al amor », Valéria Gaillard, Poemas elegidos, p. 53-55, Barcelone : Somos Libros, 2019





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

À L’AMOUR

    Reprends de ce bouquet les trompeuses couleurs,
        Ces lettres qui font mon supplice,
        Ce portrait qui fut ton complice ;
    Il te ressemble, il rit, tout baigné de mes pleurs.

        Je te rends ce trésor funeste,
      Ce froid témoin de mon affreux ennui :
      Ton souvenir brûlant, que je déteste,
        Sera bientôt froid comme lui.
      Oh ! reprends tout. Si ma main tremble encore,
    C’est que j’ai cru te voir sous ces traits que j’abhorre.
    Oui, j’ai cru rencontrer le regard d’un trompeur ;
    Ce fantôme a troublé mon courage timide.
    Ciel ! on peut donc mourir à l’aspect d’un perfide,
        Si son ombre fait tant de peur !
  
    Comme ces feux errants dont le reflet égare,
    La flamme de ses yeux a passé devant moi ;
    Je rougis d’oublier qu’enfin tout nous sépare ;
        Mais je n’en rougis que pour toi.
    Que mes froids sentiments s’expriment avec peine !
    Amour... que je te hais de m’apprendre la haine !
    Eloigne-toi, reprends ces trompeuses couleurs,
        Ces lettres, qui font mon supplice,
        Ce portrait, qui fut ton complice ;
    Il te ressemble, il rit, tout baigné de mes pleurs !

    Cache au moins ma colère au cruel qui t’envoie ;
    Dis que j’ai tout brisé, sans larmes, sans efforts ;
      En lui peignant mes douloureux transports,
        Tu lui donnerais trop de joie.
    Reprends aussi, reprends les écrits dangereux,
    Où, cachant sous des fleurs son premier artifice,
    Il voulut essayer sa cruauté novice
        Sur un cœur simple et malheureux.
    Quand tu voudras encore égarer l’innocence,


      Quand tu voudras voir brûler et languir,
      Quand tu voudras faire aimer et mourir,
        N’emprunte pas d’autre éloquence.
    L’art de séduire est là, comme il est dans son cœur !
      Va, tu n’as plus besoin d’étude.
    Sois léger par penchant, ingrat par habitude ;
    Donne la fièvre, Amour, et garde ta froideur.
      Ne change rien aux aveux pleins de charmes
      Dont la magie entraîne au désespoir :
    Tu peux de chaque mot calculer le pouvoir,
    Et choisir ceux encore imprégnés de mes larmes.
    Il n’ose me répondre, il s’envole... il est loin.
    Puisse-t-il d’un ingrat éterniser l’absence !
    Il faudrait par fierté sourire en sa présence :
        J’aime mieux souffrir sans témoin.

    Il ne reviendra plus, il sait que je l’abhorre ;
    Je l’ai dit à l’Amour, qui déjà s’est enfui.
    S’il osait revenir, je le dirais encore :
    Mais on approche, on parle... Hélas ! ce n’est pas lui !





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