Poème « À l’auteur de Marie B. »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Vos vers, c’est le printemps : pluie et soleil ensemble ;… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « À l’auteur de Marie », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 155-159, 1843

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « À l’auteur de Marie (Brizeux) », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 249-250, 1886
  • « À l’auteur de Marie B. », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 475, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « À l’auteur de Marie », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres choisies de Marceline Desbordes-Valmore avec études et notices par Frédéric Loliée, Paris : Libairie Ch. Delagrave, p. 191-192, 1909
  • « À l’auteur de « Marie », Auguste Brizeux », Marceline Desbordes-Valmore. L’amour, l’amitié, les enfants, mélanges. Choix, notices biographique et bibliographique par Alphonse Séché, Paris : Louis-Michaud, p. 125-126, 1910
  • « À l’auteur de « Marie », A. Brizeux », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 171-172, 1923





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

À L’AUTEUR DE MARIE,

M. Brizeux

  Vos vers ,c’est le printemps : pluie et soleil ensemble ;
  C’est l’orage et l’oiseau dans le chêne qui tremble.
  Moi, quand je me souviens, le front sur mes genoux,
  J’écoute un de vos chants, jeune et vrai comme vous.

  Vous ! que j’ai vu monter à la haute Italie,
  Enfant, plein de musique et de mélancolie ;
  Poète ! qu’une hysope arrêtait en chemin ;
  Frère, attardant son pas pour rencontrer ma main...
  Quand vous alliez fervent vers le peuple qui prie,
  Vous portiez dans le cœur le livre de Marie ;
  Vous aviez des parfums plein l’âme, et dans les yeux,
  Comme au temps où l’on croit, de longs reflets des cieux.
  Tout est dans ce beau livre écrit avec des flammes,
  Reliquaire d’amour qui fait rêver les femmes ;
  Dont chaque page pure exhale une âme en fleur,
  Qui se répand dans l’ombre et coule pleur par pleur !
  Chaste et vivante école, où ma vague pensée
  Apprit à soulever son aile embarrassée ;
  Seuil du toit paternel où s’élève un berceau ;
  Foi vive, écoutant Dieu dans la voix du ruisseau ;
  Instinct sublime et doux, qui touche une grande âme,
  De pitié pour l’enfant, de respect pour la femme :
  Tout est dans ce beau livre où l’on vous voit passer,
  Marcher seul au soleil, et sourire et penser,
  Et regarder de loin l’idole reconnue,
  Comme aux nuits du pasteur l’étoile revenue,
  Ou comme l’églantine au front du printemps vert,
  Qui s’étonne et sourit d’avoir vaincu l’hiver :
  Vos mains si sagement ont touché sa couronne,
  Qu’elle ne rougit pas dans l’air qui l’environne !
  Non, la vierge allaitante et ruminant le ciel,
  N’a pas souri plus vierge aux mains de Raphaël !

  Eh bien ! qu’avez-vous fait des vertes espérances,
  Frais dictame attendu par d’amères souffrances ?
  En avez-vous cueilli sur les grands Apennins ?
  Rome s’est-elle émue à vos ennuis divins ?
  Vos cris ont-ils troublé cette reine indolente,
  De son sommeil d’ilote à s’éveiller si lente ?
  Avez-vous fait bondir dans les échos dormants
  Vos colères d’amour et vos espoirs charmants ?
  Ah ! vous me regardez et vous murmurez : DANTE !
  Avez-vous dans l’enfer plongé votre âme ardente ?
  Savez-vous Béatrix ? et vos traits pâlissants,
  Disent-ils le secret de vos nouveaux accents !

    Si vous savez ce que fait l’âme sombre,
    Bien que passant à travers beaucoup d’ombre,


    Tant qu’au chemin pend un rayon vermeil,
    Prenez, prenez le côté du soleil !

    Aimez ce roi, le plus grand roi du monde,
    Illuminant la terre qu’il féconde,
    Ne gardant rien au bout de ses rayons,
    Des flots d’or pur qu’il répand aux sillons !

    Allez grandir, jeune homme, à sa lumière,
    Et chantez Dieu, source unique et première,
    Du chaud trésor également versé
    Sur l’humble chaume et le temple élancé !

    Tournez à lui, tournez, lyre vivante,
    Comme Daniel, sans le savoir, savante :
    Baignez dans l’air tous vos rythmes brûlants,
    Qui, loin du jour mûriraient froids et lents.

    Buvez, buvez, à la source cachée,
    Dieu vous la doit pour l’avoir bien cherchée :
    Dieu le découvre à si peu d’entre nous,
    Ce filet d’eau que l’on boit à genoux !

    Moi, je suis ceux que la gelée offense ;
    Que l’âpre hiver insulte sans défense ;
    Qui, pour foyer n’ont qu’un vieux mur vermeil,
    Chauffé par jour d’un rayon de soleil !





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