Poème « À mon fils avant le collège »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Un soir, l’âtre éclairait notre maison fermée,… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « À mon fils avant le collège », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies inédites de Madame Desbordes-Valmore publiées par M. Gustave Revilliod, Genève : Jules Fick, p. 86-89, 1860
  • « À mon fils, avant le collége », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore publiées par Gustave Revilliod (deuxième édition), Genève : Jules-Guillaume Fick, p. 99-102, 1873

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « A mon fils avant le collège », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 223-226, 1887
  • « À mon fils avant le collège », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 529, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « À mon Fils, avant le collége », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 154-157, 1869
  • « À mon Fils avant le collége », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 159-162, 1873
  • « À mon Fils avant le collége », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 159-162, 1876
  • « À mon Fils avant le collége », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 159-162, 1881
  • « À mon Fils », Marceline Desbordes-Valmore. Les chefs d’œuvre lyriques de Marceline Desbordes-Valmore. Choix et notice de Auguste Dorchain, Paris : A. Perche, p. 76-78, 1909
  • « À mon fils (avant le collège) », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 141-143, 1923
  • « À mon fils : Avant le collège », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies avec une introduction par Ferdinand Gohin, Paris : Garnier Frères, 1925
  • « À mon fils, avant le collège », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Préface par André Dumas. Bibliothèque-Charpentier, Paris : Fasquelle, p. 240-242, 1933
  • « À mon fils, avant le collège », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies Choisies de M. Desbordes-Valmore avec introduction et notes par Maurice Allem, Paris : Garnier Frères, p. 156-158, 1935
  • « À mon fils », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Illustrations de G. Ducultit, Chamonix : Jean Landru, p. 131-135, 1944
  • « À mon fils avant le collège », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies choisies, Ornements d’Henriette Huchard. Collection poétique. N° 4, Paris : Les Éditions De La Nouvelle France, p. 109-112, 1945
  • « À mon fils avant le collège », Marceline Desbordes-Valmore. Amori. Testo originale a fronte. A cura di Antonio Veneziani, Rome : Elliot, p. 118-122, 2014

Traductions du poème :

  • allemand :
  • italien :
    • « A mio figlio prima del collegio », Antonio Veneziani et Maria Borgese, Marceline Desbordes-Valmore. Ritratto di una poetessa, Roma : Castelvecchi, 2013
    • « A mio figlio prima del collegio », Antonio Veneziani et Maria Borgese, Marceline Desbordes-Valmore. Amori. Testo originale a fronte. A cura di Antonio Veneziani, p. 119-123, Roma : Elliot, 2014





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 2007) :

À MON FILS

Avant le collège

  Un soir, l’âtre éclairait notre maison fermée,
  Par le travail et toi doucement animée.
  Ton aïeul tout rêveur te prit sur ses genoux,
  (Il n’a jamais sommeil pour veiller avec nous)
  Il parla le premier de départ, de collège,
  De travaux, de la gloire aussi qui les allège,
  Content d’avoir été, jeune un jour comme toi,
  Emmené par sa mère... il le disait pour moi...
  Puis traçant des tableaux pour étendre ta vue,
  De nouveaux horizons découvrant l’étendue,
  Il dit que, si petit qu’il fût, par le chemin
  Il soutenait sa mère et lui tenait la main.
  Il raconta comment cette femme prudente
  L’avait porté loin d’elle en sa tendresse ardente.
  Ses yeux étaient mouillés me fixant en dessous...
  De ce poignant effort je l’aime et je l’absous !
  Sur quoi, me voyant coudre un manteau de voyage,
  Il m’embrassa deux fois pour louer mon courage,
  Et toi, voyant qu’à tout je n’opposais plus rien,
  Tu répondis : "Allons, mère, je le veux bien !"

  Oui, l’enfant veut toujours aller, perçant l’espace,
  Tourner autour du monde et voir ce qui s’y passe.
  Oui, son âme est l’oiseau qui n’a point de séjour,
  Et qui vole partout où Dieu répand le jour.
  Dès ce moment j’appris que j’avais fait un rêve,
  Que tout nous dit adieu, que tout bonheur s’achève,
  Et je devins confuse en pesant mon devoir.
  L’ai-je rempli ?... Mon père était là pour le voir.
  Le lendemain déjà dépassant la charmille
  Et dérobant une âme au nid de la famille,
  Quand nos pigeons rangés nous regardaient partir,
  Trois fois prompte à rentrer, trois fois lente à sortir,
  Comme celle qui croit oublier quelque chose,
  Je ne pouvais sur toi tirer la porte close ;
  Et le guide appelait : ah ! je l’entendais bien,
  Mais j’oubliais toujours qu’il ne manquait plus rien.

  Et toi, dont toute l’âme éclatait sans culture,
  Partout où s’arrêtait notre lourde voiture,
  Cher petit protecteur de mon rude chemin,
  Tu descendais devant pour me donner la main.
  On souriait de voir, empressé comme un page,
  Un enfant si soumis, si diligent, si sage ;
  Et je disais en moi, triste comme aujourd’hui :
  "Jamais je ne pourrai m’en revenir sans lui !

  Nous qui portons les fruits sur la terre où nous sommes,
  Si fortes pour aimer, nous, faibles sœurs des hommes,
  Ô mères, pourquoi donc les mettons-nous au jour,
  Ces tendres fruits volés à notre ardent amour ?

  A peine ils sont à nous qu’on veut nous les reprendre.
  Ô mères, savez-vous ce qu’on va leur apprendre ?
  À trembler sous un maître, à n’oser, par devoir,
  Qu’une fois tous les ans demander à nous voir,
  A détourner de nous leurs mémoires légères.
  Alors que sauront-ils ? Les langues étrangères,
  Les vains soulèvements des peuples malheureux,
  Et les fléaux humains toujours armés contre eux.
  C’est donc beau ? Mais le temps saurait les en instruire.
  Candeur de mon enfant, on va bien vous détruire !
  Quand je le reverrai, mon fils sera savant :
  Il parlera latin ! Hélas, mon pauvre enfant,
  Moi, je n’oserai plus peigner ta tête blonde.
  Tu parleras latin ! Ta science profonde
  Ne pouvant avec moi suivre un long entretien,
  Tu diras tout surpris : "Ma mère ne sait rien !"
  Eh ! que veux-tu ! l’amour n’en sait pas davantage ;
  Ce maître conduit tout sans faire un grand tapage.
  Il va ! Tant que mes pieds pouvaient porter mes jours,
  J’allais chercher partout, pour t’en combler toujours,
  Les fruits qui font bondir ta jeune fantaisie.
  C’est notre étude à nous, c’est notre poésie.
  Et je versais aussi quelques graves leçons
  A ton doux cœur bercé par mes douces chansons.
  N’était-ce pas assez pour nourrir ton jeune âge ?
  Car tu n’as pas dix ans, chère âme ! Et c’est dommage,
  Oui, je le dis, dommage, et frayeur, et danger,
  D’ouvrir tant de secrets à ton âge léger.





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