Poème « L’amour et les bergères »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Riez, riez, mes rieuses compagnes !… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Édition du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « L’amour et les bergères », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 591, 1973

Autre édition du poème :

Partition du poème mis en musique :






Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

L’AMOUR ET LES BERGÈRES

    Riez, riez, mes rieuses compagnes !
    Il est si doux de voir couler des pleurs !
    Livrez ma plainte aux échos des campagnes ;
    Dansez ! dansez ! couronnez-vous de fleurs.

    Dites partout qu’une fille naïve,
    Sans en médire, avait peur de l’Amour ;
    Punissez-la d’avoir été craintive ;
    D’autres méchants vous puniront un jour.

    Dites partout qu’un soir, loin du village,
    Un inconnu dans nos jeux se mêla ;
    C’était l’Amour, ou c’était son image,
    Puisqu’en tremblant mon cœur dit : Le voilà !

    A sa voix tendre, à sa grâce légère,
    Les yeux baissés, je rêvais sans espoir ;
    Et vous disiez : "Regarde-le bergère,
    Vois qu’il est beau !" Je n’en voulais rien voir.


    Je répondis en détournant la vue :
    "Il est si beau ! qui pourrait le charmer ? ..."
    Et vous saviez, d’une voix moins émue,
    Flatter l’Amour que je tremblais d’aimer.

    Malgré mes pleurs, quand je quittai la plaine,
    Il me surprit ma couronne et ma foi ;
    Et vous disiez, en riant de ma peine :
    "Va-t-en, bergère, il est trop beau pour toi."

    Je m’en allai ; mais, à mon trouble extrême,
    Ma mère, hélas ! vit que j’avais eu peur ;
    Et vous chantiez pour plaire à ce que j’aime,
    Quand je pleurais ma couronne et mon cœur !

    Chantez ! Chantez ! ô bergères volages !
    Pour vous peut-être il est dans le hameau.
    Vous le cherchez, sans vous croire moins sages ;
    Et pour moi seule, hélas ! il est trop beau !

    Suivez l’Amour, ingrates pastourelles,
    Arrêtez-le dans vos chaînes de fleurs ;
    Mais vous verrez, un jour, qu’il a des ailes ;
    Et vos chansons vous coûteront des pleurs !





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