Poème « L’ange gardien »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Oui, vous avez un ange ; un jeune ange qui pleure ;… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « L’Ange gardien », Marceline Desbordes-Valmore. Pauvres fleurs, Paris : Dumont, p. 39-42, 1839

Prépublications :

  • « L’Ange gardien à un jeune poète », Marceline Desbordes-Valmore. La Revue poétique du XIXe siècle, p. 378-379, 1835
  • « L’Ange gardien », Annales romantiques : recueil de morceaux choisis de littérature contemporaine, Paris : Louis Janet, p. 134-135, 1836
  • « L’Ange gardien », Le littérateur universel, volume 3, Paris : Au bureau du Littérateur universel, p. 83, 1837

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « [Autrefois, je croyais qu’on nous coupait les ailes] », Boyer d’Agen. Œuvres manuscrites de Marceline Desbordes-Valmore : albums à Pauline, Paris : A. Lemerre, p. 34, 1921
  • « L’Ange gardien », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 117-118, 1922
  • « L’ange gardien », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 382, 1973





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

L’ANGE GARDIEN

      "Ai-je un ange d’amour, un ange de mystère ?"
              - Un jeune poète. -

  Oui, vous avez un ange ; un jeune ange qui pleure ;
  Il pleure, car il aime ... et vous ne pleurez pas :
  Il s’en plaint doucement dans le ciel, puis dans l’heure,
  Quand elle sonne triste à ralentir vos pas.
  Voyez comme ils vous donne et couve sous son aile,
  Des mots harmonieux tièdes d’âme et d’encens :
  Et quand vous les prenez dans sa main fraternelle,
  Comme ils forment aux yeux de célestes accents !

  Nous avons tous notre ange, et je tiens de ma mère,
  Qu’on ne marche pas seul dans une voie amère.
  Le rayon de soleil qui passe et vient vous voir,
  L’haleine de vos fleurs que vous buvez le soir ;
  Un pauvre qui bénit votre obole furtive,
  Dont la prière à Dieu s’achève moins plaintive ;
  La fraîche voix d’enfant qui vous jette : Bonjour !
  Comptez que c’est votre ange et votre ange d’amour !

  D’autres fois, je croyais qu’on nous coupait les ailes,
  Pour nous faire oublier le chemin des oiseaux.
  Puis, qu’elles renaissaient plus vives et plus belles,
  Quand nous avions marché longtemps, quand les roseaux,
  Ne se relevaient plus près des dormantes eaux :
  Nous remontions alors raconter nos voyages,
  Aux frères parcourant leurs villes de nuages ;
  Et las de cette terre où tombent toutes fleurs,
  Nous chantions au soleil avec des voix sans pleurs !
  Rêves d’enfant pensif et bercé de prières,
  Dont quelque doux cantique assoupit les paupières ;
  Indigent, mais comblé de biens mystérieux,
  Au foyer calme et nu qu’ornait le buis pieux !

  À présent je suis femme à la terre exilée,
  Descendue à l’école où vous brûlez vos jours ;
  Toujours en pénitence ou d’un livre accablée,
  N’apprenant rien du monde et l’épelant toujours !

  Ce livre, c’est ma vie et ses mobiles pages
  Où le cyprès serpente à chaque ligne. Eh ! quoi,
  N’avez-vous pas choisi parmi ces frêles choses,
  Sous l’Album périssable et lourd de trop d’images ?

  Dans ces jours embaumés respirés par le cœur,
  N’avez-vous pas aussi vu tomber bien des roses ?
  N’avez-vous pas choisi parmi ces frêles choses,
  Un intime trésor qui s’appela : Malheur !

  Mais je crois ! mais quelque ange à l’aveugle écolière,
  Ouvre parfois son aile et sa pitié de feu :
  Il me laisse à genoux ; mais il desserre un peu
  L’anneau qui loin de lui me détient prisonnière !







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