Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
ANGELUS
À genoux ! l’angélus appelle !
Le pasteur monte à la chapelle ;
L’aveugle accorde son vieux luth ;
C’est le moment de la prière
Qui veut notre âme tout entière :
Silence, amour ! silence... chut !
À genoux ! l’église promène
Dans les airs sa fervente haleine,
Et le ciel répond au salut !
La fleur s’incline sur sa tige ;
Tout s’émeut sous l’humble prodige :
Silence, amour ! silence... chut !
À genoux : le village prie,
Et c’est demain qu’on nous marie ;
Dis un ave pour mon salut !
Hélas ! pour songer à moi-même
Je suis trop près de ce que j’aime :
Silence, amour ! silence... chut !
À genoux ! la Vierge regarde !
Et la cloche nous dit : "Prends garde !"
Car c’est l’heure où l’ange apparut ;
Les cierges ont mêlé leurs flammes,
Comme tout à l’heure nos âmes :
Silence, amour ! silence... chut !
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