Poème « À Pauline Duchambge »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « En ce temps-là je montais dans ta chambre… »


Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Pauvres fleurs, Paris : Dumont, p. 79-83, 1839

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 22-24, 1886
  • « À Pauline Duchambge », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 389, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 339-341, 1842
  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 286-288, 1860
  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres choisies de Marceline Desbordes-Valmore avec études et notices par Frédéric Loliée, Paris : Libairie Ch. Delagrave, p. 92-94, 1909
  • « A Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Les chefs d’œuvre lyriques de Marceline Desbordes-Valmore. Choix et notice de Auguste Dorchain, Paris : A. Perche, p. 37-39, 1909
  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Le Livre du cœur. Collection des dames, Paris : Picart, p. 47-50, 1920
  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 162-164, 1923
  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies choisies. Notice et notes par Marguerite Plessis. Les classiques pour tous ; N° 344, Paris : Hatier, p. 48-50, 1926
  • « A Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 126-129, 1928
  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Le Livre des Tendresses, Paris : Nilsson, p. 10-19, 1930
  • « À Pauline Duchambge », Jeanine Moulin. Poètes d’aujourd’hui. Marceline Desbordes-Valmore, Paris : Seghers, 1955
  • « À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface de Alain Bosquet, Paris : Le livre club du libraire, p. 89-91, 1961
  • « À Pauline Duchambge. Extrait », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes choisis. Le Livre de Poche Jeunesse. Fleurs d’encre, Paris : Hachette jeunesse, p. 68-69, 1997





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

À PAULINE DUCHAMBGE

  En ce temps-là je montais dans ta chambre
  Causer une heure, et pleurer, et chanter ;
  Car nous chantions pour étourdir décembre :
  Et puis nos pleurs coulaient de nous quitter.

  Je te cherchais, comme par la campagne,
  Quelque hirondelle, échappée aux autans,


  Monte rapide au toit d’une compagne
  Lui raconter ses secrets palpitants.

  Tout ce qui tient dans un sort d’hirondelle :
  L’orage en haut, la moisson sans chaleur.
  Un nid qui tombe. Un message infidèle.
  Un rendez-vous brisé par l’oiseleur.

  Nous disions tout, l’une à l’autre sincère,
  Larme pour larme et le cœur dans le cœur.
  Si le bonheur est de croire, ô ma chère,
  Qu’un toit si simple abrita de bonheur !

  Et d’où venaient nos plaintes racontées ;
  Nos chants furtifs entravés de longs pleurs,
  Nos peurs d’enfants gravement écoutées ?
  C’est que notre âge avait toutes ses fleurs !

  Qui regardait sous mon aile blessée,
  Le dard... celui qui me fait mal encor ?
  Qui doucement essuyait ma pensée
  Du rêve amer qui fait aimer la mort ?

  Comme aujourd’hui, c’était toi, mon autre âme,
  Lueur vivante éclairant mon chemin ;
  Ange gardien sous ton voile de femme
  À qui Dieu dit : "Tenez-la par la main !"

  Ô jours d’hier ! ô jeunesse envolée,
  Avant notre âme, autre oiseau gémissant,
  Ouvrant à Dieu son aile d’exilée
.32  Rougie au plomb qu’on lui tire en passant !

  Posée à peine aux lieux où sonne l’heure,
  Sais-tu quel seuil mon pied triste a tenté ?
  Tout seuil de Christ où chaque âme qui pleure,
  A droit d’asile et d’hospitalité.

  Le front baigné de soleil ou de bise,
  Sans droit ni place au banquet étranger,
  Je me sauvais dans les bras d’une église,
  Seuls bras ouverts au malheur passager,

  J’allais suspendre une heure à ces vieux dômes,
  Où Dieu s’enferme et dit à tous : entrez !
  Où le plain-chant des sonores fantômes
  Crie en tous temps : "Frères, quand vous voudrez !"

  J’allais verser nos humbles harmonies
  Sur le sommeil étouffé des prisons,
  Berçant, calmant les âcres insomnies,
  Avec l’amour qui bat dans tes chansons.

  J’étais, je suis la voyageuse encore,
  Lasse d’absence et de tous les séjours,
  Que de ta chambre indigente et sonore
  L’écho tourmente et rappelle toujours !

  Mon sort lancé vers l’étoile inconnue
  Serrait sa chaîne à chaque mouvement ;
  Mes yeux rêveurs et mouillés sous la nue,
  À ton rideau retournaient tristement.

  Charme aimanté ! lampe qui se consume !
  Cœur oppressé de chants mélodieux !
  Oh ! sous ta cendre où l’ange se rallume,
  M’attendras-tu pour nous enfuir aux cieux ?

  J’irai te prendre, attends ! pauvre et chérie,
  Dernier reflet de mon lointain doré,
  Replie encor ton aile endolorie :
  Toi, si tu meurs, je crois que je mourrai !







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