« À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Pauvres fleurs, Paris : Dumont, p. 107-109, 1839
Prépublication :
« Amour », Le Protée, journal des modes littéraire, artistique et fashionable, quatrième livraison, Paris, p. 140-141, 1834-10
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 123-124, 1922
« À Pauline Duchambge », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 394, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 346-347, 1842
« À Pauline Duchambge », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 291-293, 1860
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
À PAULINE DUCHAMBGE
ELLE VOULAIT QUITTER LE MONDE
Quand tu te ferais sœur grise,
Un bandeau blanc sur les yeux ;
Quand d’une prière apprise,
Tu tourmenterais les cieux ;
Quand sur les pauvres penchée
Mouillant leurs cris de tes pleurs,
Par ta blessure cachée,
Tu sonderais leurs douleurs :
Quand tu pourrais, sœur Morave,
Silencieuse à toujours,
Sous une loi morne et grave,
Immobiliser tes jours ;
Cesserais-tu, mon pauvre ange,
D’écouter vivre et souffrir
Ton cœur, ce malade étrange
Qui n’a peur que de guérir !
Quand sur le marbre et la pierre,
Tu verserais l’oraison,
Pour évoquer la lumière,
Qui rallume la raison ;
Quand ta voix éteinte au monde,
S’enfermerait sans retour,
Une autre voix plus profonde,
Te crierait encore : "Amour !"
Tous les cloîtres de la terre,
Mentent à ton désespoir ;
Dans son plus chaste mystère,
Dieu n’a pas de manteau noir,
Et le reclus prêt à rendre
Ses comptes au Créateur,
Ne pourra que trop comprendre,
Qu’il manque un cœur à ton cœur !
Reste au monde ! plaide encore !
Ton procès n’est pas fini ;
Pour un crime que j’ignore,
L’amour tendre y fut banni.
Aime en vain ; donne et pardonne,
À qui ne t’a pas compris ;
Souris à qui t’abandonne ;
Va ! l’on n’aime qu’à ce prix !
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