Poème « L’arbrisseau »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « La tristesse est rêveuse, et je rêve souvent ;… »


Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies, Marie et romances, Paris : François Louis, p. 5-8, 1819
  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : François Louis, p. 3-5, 1820
  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : Théophile Grandin, p. 1-6, 1822
  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 1-4, 1830
  • « L’arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome premier, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 3-5, 1886
  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 1-3, 1931
  • « L’arbrisseau », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 26, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 253-255, 1869
  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 260-262, 1873
  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 260-262, 1876
  • « L’Arbrisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 260-262, 1881





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

L’ARBRISSEAU

à Monsieur Alibert

    La tristesse est rêveuse, et je rêve souvent ;
    La nature m’y porte, on la trompe avec peine :
      Je rêve au bruit de l’eau qui se promène,
    Au murmure du saule agité par le vent.
    J’écoute : un souvenir répond à ma tristesse ;
    Un autre souvenir s’éveille dans mon cœur :
    Chaque objet me pénètre, et répand sa couleur
        Sur le sentiment qui m’oppresse.
        Ainsi le nuage s’enfuit,
        Pressé par un autre nuage :
        Ainsi le flot fuit le rivage,
        Cédant au flot qui le poursuit.

      J’ai vu languir, au fond de la vallée,
      Un arbrisseau qu’oubliait le bonheur ;
    L’aurore se levait sans éclairer sa fleur,
    Et pour lui la nature était sombre et voilée.
    Ses printemps ignorés s’écoulaient dans la nuit ;
      L’amour jamais d’une fraîche guirlande
      À ses rameaux n’avait laissé l’offrande :
       Il fait froid aux lieux qu’Amour fuit.
    L’ombre humide éteignait sa force languissante ;
    Son front pour s’élever faisait un vain effort ;
    Un éternel hiver, une eau triste et dormante
    Jusque dans sa racine allait porter la mort.

    "Hélas ! faut-il mourir sans connaître la vie !
    "Sans avoir vu des cieux briller les doux flambeaux !
    "Je n’atteindrai jamais de ces arbres si beaux
        "La couronne verte et fleurie !
    "Ils dominent au loin sur les champs d’alentour :
    "On dit que le soleil dore leur beau feuillage ;
      "Et moi, sous leur impénétrable ombrage,
        "Je devine à peine le jour !
    "Vallon où je me meurs, votre triste influence
    "A préparé ma chute auprès de ma naissance.
       "Bientôt, hélas ! je ne dois plus gémir !
      "Déjà ma feuille a cessé de frémir.....
      "Je meurs, je meurs." Ce douloureux murmure
      Toucha le dieu protecteur du vallon.
      C’était le temps où le noir Aquilon
      Laisse, en fuyant, respirer la nature.
      "Non, dit le dieu qu’un souffle de chaleur
      "Pénètre au sein de ta tige glacée !
      "Ta vie heureuse est enfin commencée ;
      "Relève-toi, j’ai ranimé ta fleur.
      "Je te consacre aux nymphes des bocages ;
      "À mes lauriers tes rameaux vont s’unir,
    "Et j’irai quelque jour sous leurs jeunes ombrages
       "Chercher un souvenir ."

    L’arbrisseau, faible encor, tressaillit d’espérance ;
    Dans le pressentiment il goûta l’existence ;
    Comme l’aveugle-né, saisi d’un doux transport,
    Voit fuir sa longue nuit, image de la mort,
    Quand une main divine entr’ouvre sa paupière,
    Et conduit à son âme un rayon de lumière :
    L’air qu’il respire alors est un bienfait nouveau ;
      Il est plus pur, il vient d’un ciel si beau !







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