Poème « Au Christ »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Que je vous crains ! que je vous aime !… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Pauvres fleurs, Paris : Dumont, p. 265-270, 1839

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 59-61, 1886
  • « Au Christ », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 429, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 98-99, 1923
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies avec une introduction par Ferdinand Gohin, Paris : Garnier Frères, 1925
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Préface par André Dumas. Bibliothèque-Charpentier, Paris : Fasquelle, p. 255-257, 1933
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies Choisies de M. Desbordes-Valmore avec introduction et notes par Maurice Allem, Paris : Garnier Frères, p. 106-109, 1935
  • « Prière au Christ », Giacomo Cavallucci. Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, d’après des documents inédits. II, Prose et correspondance, 1942
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Illustrations de G. Ducultit, Chamonix : Jean Landru, p. 139-143, 1944
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies choisies, Ornements d’Henriette Huchard. Collection poétique. N° 4, Paris : Les Éditions De La Nouvelle France, p. 79-82, 1945
  • « Au Christ », Jeanine Moulin. Poètes d’aujourd’hui. Marceline Desbordes-Valmore, Paris : Seghers, p. 194-196, 1955
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface de Alain Bosquet, Paris : Le livre club du libraire, p. 76-79, 1961
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes, Paris : Tchou, p. 125-128, 1965
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface et choix d’Yves Bonnefoy, Paris : Gallimard nrf, p. 140-142, 1983
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Poesie, a cura di Giuseppe Pintorno, disegni di Francesca Amat, testo francese a fronte, La Vita Felice, p. 170-176, 1994
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Textes choisis et présentés par Marc Bertrand, HB Editions, p. 33-35, 2001
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Poesie. Introduzione e cura di Danilo Vicca, Rome : Aracne, p. 146-150, 2008
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. L’Aurore en fuite. Poèmes choisis. Choix et préface par Christine Planté, Paris : Points, p. 126-130, 2010
  • « Au Christ », Marceline Desbordes-Valmore. Des fleurs et des pleurs. Poésies choisies. Choix des poèmes par Yohann Ringuedé, Librio 3€, Paris : J’ai lu, p. 68-71, 2023

Traductions du poème :

  • italien :
    • « Al Cristo », Giuseppe Pintorno, Poesie, a cura di Giuseppe Pintorno, disegni di Francesca Amat, testo francese a fronte, p. 171-177, Milan : La Vita Felice, 1994
    • « A Cristo », Danilo Vicca, Marceline Desbordes-Valmore. Poesie. Introduzione e cura di Danilo Vicca, p. 147-151, Roma : Aracne, 2008
  • slovène :
    • « Kristusu », Marija Javoršek, Poezije, Ljubljana : Književno društvo Hiša poezije, 2016

Enregistrement du poème lu :






Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

AU CHRIST

    Que je vous crains ! que je vous aime !
    Que mon cœur est triste et navré !
    Seigneur ! suis-je un peu de vous-même
    Tombé de votre diadème :
    Ou suis-je un pauvre ange égaré ?

    Du sable où coulèrent vos larmes
    Mon âme jaillit-elle un jour ?
    Tout ce que j’aime a-t-il des armes,
    Pour me faire trouver des charmes
    Dans la mort, que but votre amour ?

    Seigneur ! parlez-moi, je vous prie !
    Je suis seule sans votre voix ;
    Oiseau sans ailes, sans patrie,
    Sur la terre dure et flétrie,
    Je marche et je tombe à la fois !

    Fleur d’orage et de pleurs mouillée,
    Exhalant sa mourante odeur,
    Au pied de la croix effeuillée,
    Seigneur, ma vie agenouillée
    Veut monter à votre grandeur !

    Voyez : je suis comme une feuille
    Qui roule et tourbillonne au vent ;
    Un rêve las qui se recueille ;
    Un lin desséché que l’on cueille
    Et que l’on déchire souvent.

    Sans savoir, d’indolence extrême,
    Si l’on a marché sur mon cœur,
    Brisé par une main qu’on aime,
    Seigneur ! un cheveu de nous-même,
    Est si vivant à la douleur !

    Au chemin déjà solitaire,
    Où deux êtres unis marchaient,
    Les voilà sépares... mystère !
    On a jeté bien de la terre
    Entre deux cœurs qui se cherchaient !

    Ils ne savent plus se comprendre ;
    Qu’ils parlent haut, qu’ils parlent bas,


    L’écho de leur voix n’est plus tendre ;
    Seigneur ! on sait donc mieux s’entendre,
    Alors qu’on ne se parle pas ?

    L’un, dans les sillons de la plaine,
    Suit son veuvage douloureux ;
    L’autre, de toute son haleine,
    De son jour, de son aile pleine,
    Monte ! monte ! et se croit heureux !

    Voyez : à deux pas de ma vie,
    Sa vie est étrangère à moi,
    Pauvre ombre qu’il a tant suivie,
    Tant aimée et tant asservie !
    Qui mis tant de foi dans sa foi !

    Moi, sous l’austère mélodie
    Dont vous m’envoyez la rumeur,
    Mon âme soupire agrandie,
    Mon corps se fond en maladie
    Et mon souffle altéré se meurt.

    Comme l’enfant qu’un rien ramène,
    L’enfant dont le cœur est à jour,
    Faites-moi plier sous ma chaîne ;
    Et désapprenez-moi la haine,
    Plus triste encore que l’amour !

    Une fois dans la nuit profonde
    J’ai vu passer votre lueur :
    Comme alors, enfermée au monde,
    Pour parler à qui me réponde,
    Laissez-moi vous voir dans mon cœur !

    Rendez-moi, Jésus que j’adore,
    Un songe où je m’abandonnais :
    Dans nos champs que la faim dévore,
    J’expiais... j’attendais encore ;
    Mais, j’étais riche et je donnais !

    Je donnais et, surprise sainte,
    On ne raillait plus ma pitié ;
    Des bras du pauvre j’étais ceinte,
    Et l’on ne mêlait plus l’absinthe
    Aux larmes de mon amitié ! ...

    Je donnais la vie au coupable,
    Et le temps à son repentir !
    Je rachetais à l’insolvable ;
    Et pour payer l’irréparable,
    J’offrais l’amour seul et martyr.





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