Poème « Au sommeil »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Image de la mort, effroi du tendre amour,… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « Au sommeil », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome II., Paris : Boulland, p. 175-180, 1830
  • « Au sommeil », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome troisième, Paris : Boulland, 1830

Prépublication :

  • « Au sommeil », Le Mémorial de la Scarpe, 2e année, n° 14, p. 56, 1827-02-01

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Au Sommeil », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 199-200, 1922
  • « Au sommeil », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 16-17, 1932
  • « Au sommeil », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 146, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Au Sommeil », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 126-127, 1842
  • « Au Sommeil », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 120-121, 1860





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

AU SOMMEIL.

        Imagen espantosa de la muerte,
        Sueno cruel, no turbes mas mi pecho.
                Argensola

    Image de la mort, effroi du tendre amour,
    Sommeil, emporte au loin ce songe épouvantable !
    La mort est dans l’adieu d’un ami véritable :
    Ah ! ne m’avertis pas que l’on se quitte un jour !

    Dans ton vol escorté de fantômes livides,
    Va rendre, s’il se peut, la mémoire aux ingrats ;
    Passe comme un miroir devant ces cœurs arides,
    Et sous leurs traits hideux va leur tendre les bras !

    Que l’avare, étendu dans son étroite couche,
    Rêve une fausse clef près d’atteindre son or ;
    Qu’il crie, et que sa voix meure au fond de sa bouche,
    Et qu’un bras invisible entr’ouvre son trésor !

    Qu’il entende compter ses richesses cachées ;
    Que la lampe expirante y jette sa lueur ;
    Paralyse ses mains sur lui-même attachées,
    Et qu’il tremble, inondé d’une froide sueur !

    Va tromper des tyrans les pâles sentinelles,
    Fais circuler la crainte autour de leurs rideaux ;
    Dissipe les grandeurs qu’ils croyaient éternelles,
    Et de pavots sanglants épaissis leurs bandeaux !

    Force de ce palais l’enceinte inaccessible ;
    Ose annoncer la mort au cœur d’un mauvais roi ;
      Ordonne à ce cœur insensible
      D’être au moins sensible à l’effroi !

    Montre-lui la vengeance implacable, dans l’ombre,
    Sous les traits d’un esclave armé de tous ses fers ;
    Montre-lui le poignard au feu mourant et sombre
    Des yeux qu’il fit pleurer : c’est le feu des enfers.

    Que le beffroi s’ébranle, et tinte à son oreille
    La fureur populaire et son nom abhorré ;
    Que sa porte d’airain en tombant le réveille
    Et qu’il ne puisse fuir par la peur égaré !

    Mais laisse à l’amour pur des songes sans alarmes ;
    Laisse au temps à dissoudre un nœud si doux, si fort !
    Malheureux, quand l’amour daigne enchanter nos larmes,
      On ne veut plus croire à la mort !





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