Poème « Au traducteur de Silvio Pellico »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Du malheur fervent interprète,… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Au traducteur de Silvio Pellico », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 634, 1973
  • « Au traducteur de Silvio Pellico (M. Antoine de Latour) », Marc Bertrand. Marceline Desbordes-Valmore, œuvre poétique, Lyon : Jacques André éditeur, p. 491, 2007





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

AU TRADUCTEUR DE SILYIO PELLICO

(M. Antoine de Latour)

      Du malheur fervent interprète,
      Qu’êtes-vous devenu, poète,
      Avec le malheur consolé
      Votre accent s’est-il envolé ?

      Non, le malheur est à nos portes
      Où nulles voix douces ni fortes
      Ne plaident sa cause aujourd’hui :
      Son poète est parti sans lui.

      Mais si déjà d’amour remplie
      Votre tâche est toute accomplie,
      Allez reposer dans les fleurs
      La voix qui plaide pour nos pleurs.


      De Notre-Dame de Fourvières,
      Montez les chemins sans barrières ;
      Là, le rossignol quelquefois
      Va poser son aile et sa voix.
  
      Lorsque ma jeunesse malade
      Buvait sa nocturne ballade,
      Que de fois j’ai dit en ce lieu :
      Ô rossignol ! ô voix de Dieu !

      Ô note plaintive qui roule
      Dans l’air, comme le ruisseau coule
      Dans le cœur d’un lys altéré,
      Guéris mon cœur, oiseau sacré.

      Poète, allez guérir encore
      Un cœur qui souffre et qu’on ignore,
      Plein de solitude et de foi,
      Altéré de Dieu comme moi.

      Si le sort cache sa demeure
      Sous le rocher qui sonne l’heure,
      Où la Vierge a semé le don
      De l’espérance et du pardon,

      Jetez à la fièvre timide
      Une fleur de rosée humide,
      Doux chant où la Vierge a pleuré
      Pour quelque enfant désespéré.

      Et là, comme alors, ô poète,
      Du malheur fervent interprète,
      Avec votre accent envolé
      Le malheur sera consolé.





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