« Le bal des champs, », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies et poésies nouvelles, Paris : Ladvocat, p. 215-219, 1825
« Le Bal des champs », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome II., Paris : Boulland, p. 149-154, 1830
« Le Bal des Champs », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome second, Paris : Boulland, 1830
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Le bal des champs ou la convalescence », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 147-149, 1886
« Le Bal des champs », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 395-398, 1931
« Le bal des champs », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 142, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Le Bal des champs, ou la Convalescence », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 121-123, 1842
« Le Bal des champs, ou la Convalescence », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 115-118, 1860
« Le bal aux champs (La convalescence) », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 56-58, 1923
« Le Bal des Champs ou la Convalescence », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 61-64, 1928
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LE BAL DES CHAMPS
OU
LA CONVALESCENCE
Un bruit de fête agitait mes compagnes ;
Sous leurs plus frais atours je les vis accourir ;
Elles criaient : " Viens, le bal va s’ouvrir ;
Viens, nous allons au bal, et tu nous accompagnes."
"Quoi ! dans les champs ? quoi ! dans ce beau jardin,
Plus beau, plus vert, plus bruyant à cette heure,
Si gai le soir, si triste le matin ?
Car le matin je sais que l’on y pleure !
Quoi ! vous voulez que je suive vos pas,
Si faible encore ? Oh ! je ne danse pas,
Non, dis-je, non." Mais elles m’entourèrent,
De fleurs, de nœuds en riant me parèrent,
Et rendue en espoir à l’air pur des vallons,
Riante aussi, je répondis : "Allons !"
Oui, cette fête avait pour moi des charmes ;
Oui, j’appelais des champs les suaves couleurs ;
Car le zéphyr errant parmi les fleurs
Est salutaire aux yeux où se cachent des larmes.
Mais je dis mal, non, je ne pleurais plus ;
J’étais de mille maux, de mille biens perdus
Trop lentement mais à jamais guérie.
Hélas ! on meurt longtemps lorsque l’on fut trahie !
Je renaissais, j’osais vivre pour moi,
Pour l’amitié de ces beautés aimantes ;
À me parer, j’aidais leurs mains charmantes ;
J’étais mieux. Oui, ma sœur, je le voyais en toi.
Dans tes regards émus qu’il m’était doux de lire,
Quand tu revis des fleurs couronner mes cheveux !
Tes tristes souvenirs, ton vague espoir, tes vœux,
Ma sœur, je voyais tout à travers ton sourire.
"Regardez-la, disais-tu, qu’elle est bien !
Que manque-t-il à son teint ? quelques roses ;
Et le grand air, le bruit, qui sait ? un rien
Peut tout à coup les y répandre écloses."
Je t’écoutais, je ne sais quel pouvoir
M’aidait à fuir ma retraite profonde ;
Je devançais l’instant qui me rendait au monde,
À ce monde entrevu, que je voulais revoir.
Et l’heure frappe, et par elle entraînées,
Nous avançons deux à deux enchaînées.
D’harmonieux échos promènent dans les airs
L’enchantement des nocturnes concerts ;
Le jour fuyait, mais mille autres lumières
Sur mes yeux éblouis font baisser mes paupières.
Il me semblait, oh ! quel doux sentiment !
Ciel ! pardonnez à l’orgueil d’un moment !
Il me semblait, dans ma reconnaissance,
Que tout daignait sourire à ma convalescence.
Les yeux fermés j’accueillis cette erreur ;
Tout caressait mon innocente ivresse ;
Autour de moi, je sentais le bonheur,
Et le bonheur ressemble à la tendresse.
Mais on nous suit... mais j’entends une voix,
Que dans mon cœur j’entendis autrefois :
Je crois rêver, je l’espère... et ma vue
Passe en tremblant sur l’image imprévue.
Aimable sœur, ce fut encor ta main,
Qui, prompte à me sauver, me montra le chemin !
De ta frayeur, de ta grâce attendrie,
J’ai murmuré : "Ne suis-je pas guérie ?"
Et lui, peut-être, ému quelques instants
De me revoir languissante et penchée,
Comme une fleur que l’orage a touchée,
Dans ma pâleur il m’observa longtemps.
Mais ma fierté n’en fut point consternée ;
Nul changement n’a paru dans mes traits ;
D’un air indifférent, je me suis détournée...
Hélas ! j’ai cru que je mourais !
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