« XXX. La Crainte », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Charpentier, 1833
« La Crainte », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Madame Goullet, 1834
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« La crainte », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 228-229, 1886
« La Crainte », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 298, 1922
« La crainte », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 250-251, 1932
« La crainte », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 218, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« La crainte », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 96-97, 1923
« La crainte », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Préface par André Dumas. Bibliothèque-Charpentier, Paris : Fasquelle, p. 141-142, 1933
« La crainte », Marceline Desbordes-Valmore, Karl Schwedhelm. Ausgewählte Gedichte. Französisch und Deutsch, Bühl / Baden : Roland Verlag, p. 92, 1947
Traduction du poème :
allemand :
« Furcht », Karl Schwedhelm, Marceline Desbordes-Valmore. Ausgewählte Gedichte. Französisch und Deutsch, Bühl / Baden : Roland Verlag, 1947
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LA CRAINTE
Non, tout n’est pas perdu quand une chose arrive contre votre attente. C’est moi qui connais les peines
cachées ; quand vous vous croyez éloigné de moi,
souvent je suis plus près de vous.
Imitation de J. - C.
Ouvre-toi, cœur malade ! et vous, lèvres amères,
Ouvrez-vous ! plaignez-moi ! Dieu m’oublie ou me hait !
Sa pitié n’entend plus mon désespoir muet ;
Sa main jette au hasard mes heures éphémères ;
Comme des oiseaux noirs dans les vents dispersés,
Lasses avant d’éclore, et sans bonheur perdues,
Elles traînent sur moi leurs ailes détendues ;
Et Dieu ne dit jamais : "C’est assez ! c’est assez !"
J’ai pleuré ; mais des pleurs blessent-ils sa puissance ?
Faible, où trouver des cris pour les jeter aux cieux ?
Enfant, quand je pleurais, sans le voir de mes yeux,
D’un ange autour de moi je sentais la présence :
Il était sous les fleurs que relevait ma main ;
Il me parlait souvent dans la voix de ma mère ;
Et si je soupirais d’une voix éphémère,
Penché sur moi, le soir il me disait : "Demain !"
Et je ne l’entends plus. J’entends toujours mon âme ;
Toujours elle se plaint ; jamais elle ne dort !
Et cette âme où passa tant de pleurs, tant de flamme,
Le ciel qui la sait toute en voudra-t-il encor ?
Ciel ! un peu de bonheur ! ciel ! un peu d’espérance !
Un peu d’air dans l’orage où s’éteignent mes jours ;
Un souffle à ma faiblesse, un songe à ma souffrance,
Ou ce sommeil sans rêve et qui dure toujours !
Mais si quelque trésor germe dans nos alarmes,
Laissez aux pieds souffrants leurs sentiers douloureux ;
Dieu ! tirez un bienfait du fond de tant de larmes,
Et laissez-moi l’offrir à quelque malheureux !
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