« LVI. Le Crieur de nuit », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Charpentier, 1833
« Le Crieur de nuit », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Madame Goullet, 1834
Prépublication :
« Le Crieur de nuit », Le Mémorial de la Scarpe, 6e année, n° 72, 1831-06-16
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Le crieur de nuit », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 251-253, 1886
« Le crieur de nuit », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 331-333, 1932
« Le crieur de nuit », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 242, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Le Crieur de Nuit », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 111-114, 1928
« Le Crieur de Nuit », Boyer d’Agen. Les greniers et la guitare de Marceline, Paris : Marcel Seheur, p. 50-51, 1931
Autre édition du poème :
« Le Crieur de Nuit. », Revue des Deux Mondes, période initiale, tome 2, p. 319-321, 1833
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LE CRIEUR DE NUIT
Éveillez-vous, gens qui dormez
Priez Dieu pour les trépassés.
Cri de Minuit, ancienne coutume.
Éveillez-vous, gens qui dormez ;
Sur vos toits minuit passe et pleure :
Priez Dieu, s’il vous plaît ! c’est l’heure,
Pour les morts qui vous ont aimés ;
Éveillez-vous ! gens qui dormez.
"Toi qui ne pleures rien encore,
O mon ange ! ne tremble pas !
Viens verser un secret, tout bas,
Dans un cœur vivant qui t’adore,
Toi qui ne pleures rien encore."
Éveillez-vous, gens qui dormez ;
Sur vos toits minuit passe et pleure :
Priez Dieu, s’il vous plaît ! c’est l’heure,
Pour les morts qui vous ont aimés ;
Éveillez-vous ! gens qui dormez.
"Sous les jasmins de ta fenêtre,
Nul passant ce soir ne me nuit :
J’ai gagné le crieur de nuit ;
Descends donc pour me reconnaître
Sous les jasmins de ta fenêtre !"
Éveillez-vous, gens qui dormez ;
Sur vos toits minuit passe et pleure :
Priez Dieu, s’il vous plaît ! c’est l’heure,
Pour les morts qui vous ont aimés ;
Éveillez-vous ! gens qui dormez.
"Sans laisser tomber une rose
Sur le front de ton fiancé,
Minuit s’en va triste et lassé ;
Et ta blanche fenêtre est close,
Sans laisser tomber une rose !"
Éveillez-vous, gens qui dormez ;
Sur vos toits minuit passe et pleure :
Priez Dieu, s’il vous plaît ! c’est l’heure,
Pour les morts qui vous ont aimés ;
Éveillez-vous ! gens qui dormez.
"Minuit fera lever l’aurore !"
Dit l’ange qui se dévoila.
"Ô mon fiancé, me voilà :
Si vous sonnez longtemps encore,
Minuit fera lever l’aurore !"
Éveillez-vous, gens qui dormez ;
Sur vos toits minuit passe et pleure :
Priez Dieu, s’il vous plaît ! c’est l’heure,
Pour les morts qui vous ont aimés ;
Éveillez-vous ! gens qui dormez.
"Dieu ! dit la mère de famille,
Jamais pour les morts mécontents
Minuit n’a pleuré si longtemps ;
Il aura fait peur à ma fille :
Paix dans les cieux à ma famille !"
Éveillez-vous, gens qui dormez ;
Sur vos toits minuit passe et pleure :
Priez Dieu, s’il vous plaît ! c’est l’heure,
Pour les morts qui vous ont aimés ;
Éveillez-vous ! gens qui dormez.
Des petits enfants et des mères,
Racontèrent, le lendemain,
À l’ange riant sous sa main,
Qu’un mort prolongeait les prières
Des petits enfants et des mères !
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