Poème « Croyance populaire »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Beaux innocents, morts à minuit,… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « Croyance Populaire », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 51-55, 1843

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Croyance populaire », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 87-89, 1886
  • « Croyance populaire », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 453, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Croyance populaire. Prière aux Innocents », Marceline Desbordes-Valmore. Les chefs d’œuvre lyriques de Marceline Desbordes-Valmore. Choix et notice de Auguste Dorchain, Paris : A. Perche, p. 51-53, 1909
  • « Croyance populaire », Marceline Desbordes-Valmore. Idylles et élégies, Paris : Lemerre, p. 76-79, 1920
  • « Croyance populaire (Prière aux innocents) », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 237-239, 1923
  • « Croyance populaire », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 145-147, 1928
  • « Prières aux Innocens », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes choisis de Marceline Valmore, avec une introduction, une biographie sommaire et une bibliographie par Yves-Gérard Le Dantec, Paris : Fernand Hazan, p. 82-84, 1950
  • « Croyance populaire », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes, Paris : Tchou, p. 147-149, 1965
  • « Croyance populaire », Marceline Desbordes-Valmore. Textes choisis et présentés par Marc Bertrand, HB Editions, p. 65-67, 2001

Partitions du poème mis en musique :

  • Jean Simon Eykens, « Croyance populaire », s. l. : s. n., 18?? ; à Mme. Jh. Van Gend (dédicataire du recueil).
  • Louisa Danchin, « Les enfants de minuit », Paris : Collection des Parallèles, 1928.





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

CROYANCE POPULAIRE

Prière aux innocents

    Beaux innocents, morts à minuit,
    Réveillés quand la lune luit :

    Descendez sur mon front qui pleure
    Et sauvez-moi d’entendre l’heure.
    L’heure qui sonne fait souffrir
    Quand la vie est triste à mourir ;
    C’est l’espérance qui nous quitte ;
    C’est le pouls du temps qui bat vite !

    Petits trépassés de minuit,
    Endormez mon cœur qui me nuit.

    Pudiques sanglots de vos mères,
    Doux fruits des voluptés amères,
    Soufflez dans mon sort pâlissant,
    De la foi le feu tout-puissant :
    La foi ! c’est l’haleine des anges ;
    C’est l’amour, sans flammes étranges !

    Beaux petits anges de minuit,
    Épurez mon cœur qui me nuit.

    Fleurs entre le ciel et la tombe !
    Portez à Dieu l’âme qui tombe.
    Parlez à la Reine des cieux
    Des pleurs qui rougissent mes yeux ;
    Ramassez la fleur de la terre,
    Qui meurt foulée et solitaire.


    Beaux petits enfants de minuit,
    Relevez mon cœur qui me nuit.

    La terre a séché mon haleine ;
    Je parle et je m’entends à peine.
    Écoutez : j’ai perdu l’accent
    Du ciel, d’où votre vol descend.
    Chantez mon nom seul à ma mère,
    Pour qu’il rentre dans sa prière !

    Beaux innocents, morts à minuit,
    Desserrez mon cœur qui me nuit.

    Avant d’être ainsi consternée,
    Pâle devant ma destinée,
    Je fus un enfant comme vous ;
    J’avais le ciel sur mon front doux.
    Oh ! Changez ma robe flétrie,
    Et menez-moi dans ma patrie !

    Enfants ! réveillés à minuit,
    Déliez mon cœur qui me nuit.

    Sur votre jeune aile qui vole
    Élevez ma faible parole :
    Il faut que je pleure trop bas,
    Puisque le ciel ne m’entend pas.
    Mais quoi ? n’entend-il pas la feuille
    Gémir, quand l’ouragan la cueille !

    Enfants réveillés à minuit,
    Apaisez mon cœur qui me nuit.

    Dites-moi si dans votre monde,
    La mémoire est calme et profonde ;
    Déchirez mon obscurité,
    Rayons blancs de l’éternité :
    Vous tous qui m’avez entendue,
    Répondez-moi : suis-je perdue ? ...

    Beaux petits enfants de minuit
    Éclairez mon cœur qui me nuit.

    Planez sur les maisons fermées
    De nos jeunes sœurs bien-aimées ;
    Que les vierges n’entendent pas
    Le démon soupirer tout bas :
    À minuit, les maisons ouvertes,
    Présagent tant de tombes vertes !

    Heureux enfants morts à minuit,
    Éteignez mon cœur qui me nuit !





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