Poème « Le derviche et le ruisseau »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Un ruisseau, frais enfant d’une source cachée,… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome II., Paris : Boulland, p. 345-350, 1830
  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome troisième, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 46-48, 1887
  • « Le derviche et le ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 111-112, 1932
  • « Le derviche et le ruisseau », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 177, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. À mes jeunes amis. Album du jeune âge, Paris : Boulland, p. 73-77, 1830
  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 244-245, 1842
  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 212-213, 1860
  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 107-109, 1869
  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 107-109, 1873
  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 107-109, 1876
  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 107-109, 1881
  • « Le Derviche et le Ruisseau », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 220-222, 1928





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LE DERVICHE ET LE RUISSEAU

    Un ruisseau, frais enfant d’une source cachée,
    Promenait sur les fleurs son humide cristal :
    L’herbe au pied du miroir n’était jamais penchée ;
    Il y versait la vie à flot toujours égal.
    Harmonieux passant, son mobile murmure
        Enchantait la Nature ;
    Un doux frémissement, quand de ses molles eaux
        Il mouillait les roseaux,
    Avertissait au loin quelque nymphe altérée
    Qu’un filet d’eau roulait sous les saules tremblants ;
    Et la bergère, au soir, dans la glace épurée
      Venait baigner ses pieds brûlants.

    Un derviche dormeur, au fond de sa cellule,
    Oubliant que sa soif y puise du secours,
    Las d’entendre le bruit de l’onde qui circule,
    Pour prier ou dormir, veut en briser le cours :
    Mais du ruisseau la pente est à jamais tracée ;
    De la rive, où sa voix s’élêve cadencée,
    Rien ne peut détourner son tendre attachement.
    Le dévot s’en irrite, il gronde, et lourdement
    Au milieu du cristal jette une pierre énorme,
    Criant : "Silence enfin ! Il est temps que je dorme !”

    Innocemment rebelle, arrêtée en courant,
    L’onde à son tour s’offense, et vive, peu dormeuse,
      Elle se change en cascade écumeuse,
    Qui semble menacer de devenir torrent.

    Le derviche effrayé se recule, s’agite,
    Étourdi du fracas que lui-même a causé ;
    Pour ses rêves pieux il cherche un autre gîte
    Regrettant son jardin sans fatigue arrosé.

    Accablé de chaleur il s’assied sur la route ;
    De son front irrité l’eau tombe goutte à goutte :
    "Maudit ruisseau ! dit-il, me résister ! frémir !
    Murmurer quand je parle ! ah ! je sais des entraves
    Qui rendront avant peu tes libertés esclaves !”
    Et, rafraîchi d’espoir, il se met à dormir.

    Mais, tandis qu’à plein cœur le derviche sommeille,
    L’oiseau dans le buisson, la vigilante abeille,
    Le vent qui fait tourner la feuille du bouleau,
    Tout imite une voix soufflant à son oreille :
    "Dormez en paix, mon père, et laissez couler l’eau."







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