« L’eau douce », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies inédites de Madame Desbordes-Valmore publiées par M. Gustave Revilliod, Genève : Jules Fick, p. 21-23, 1860
« L’eau douce », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore publiées par Gustave Revilliod (deuxième édition), Genève : Jules-Guillaume Fick, p. 25-27, 1873
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« L’Eau douce », Boyer d’Agen. Œuvres manuscrites de Marceline Desbordes-Valmore : albums à Pauline, Paris : A. Lemerre, p. 172-176, 1921
« L’Eau douce », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 260-261, 1922
« L’eau douce », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 511, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« L’Eau douce », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface de Alain Bosquet, Paris : Le livre club du libraire, p. 122-123, 1961
« L’eau douce », Marceline Desbordes-Valmore. L’Aurore en fuite. Poèmes choisis. Choix et préface par Christine Planté, Paris : Points, p. 167-168, 2010
Traductions du poème :
allemand :
« Das Leben », Gisela Etzel-Kühn, Stefan Zweig, Marceline Desbordes-Valmore : das Lebensbild einer Dichterin, p. 110, Leipzig : Inselverlag, 1927
anglais :
« Fresh Water », Rosanna Warren, Gretchen Schultz (ed.), An Anthology of Nineteenth-century Women’s Poetry from France, p. 43-45, New York : The Modern Language Association of America, 2008
italien :
« L’acqua dolce », Fernanda Fratoddi, Poesie e lettere, precedute da uno studio biografico critico a cura di Fernanda Fratoddi, p. 85, Foligno : F. Campitelli, 1926
slovène :
« Sladka voda », Marija Javoršek, Pesmi srca, Ljubljana : Zbirka Documenta, 2014
« Sladka voda », Marija Javoršek, Poezije, Ljubljana : Književno društvo Hiša poezije, 2016
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
L’EAU DOUCE
L’eau qui a rencontré la mer ne
retrouve jamais sa première douceur.
Un poète persan.
Pitié de moi ! j’étais l’eau douce ;
Un jour j’ai rencontré la mer ;
À présent j’ai le goût amer,
Quelque part que le vent me pousse.
Ah ! qu’il en allait autrement
Quand, légère comme la gaze
Parmi mes bulles de topaze
Je m’agitais joyeusement.
Nul bruit n’accostait une oreille
D’un salut plus délicieux
Que mon cristal mélodieux
Dans sa ruisselante merveille.
L’oiseau du ciel, sur moi penché,
M’aimait plus que l’eau du nuage,
Quand mon flot, plein de son image,
Lavait son gosier desséché.
Le poète errant qui me loue
Disait un jour qu’il m’a parlé :
"Tu sembles le rire perlé
D’un enfant qui jase et qui joue.
Moi, je suis l’ardent voyageur,
Incliné sur la nappe humide,
Qui te jure, ô ruisseau limpide,
De bénir partout ta fraîcheur."
Doux voyageur, si ta mémoire
S’abreuve de mon souvenir
Bénis Dieu d’avoir pu me boire,
Mais défends-moi de revenir.
Mon cristal limpide et sonore
Où s’étalait le cresson vert
Dans les cailloux ne coule encore
Que sourdement, comme l’hiver.
L’oiseau dont la soif est trompée
Au nuage a rendu son vol,
Et la plume du rossignol
Dans mon onde n’est plus trempée.
Cette onde qui filtrait du ciel
Roulait des clartés sous la mousse...
J’étais bien mieux, j’étais l’eau douce,
Et me voici traînant le sel.
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