Poème « L’écolier »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Un tout petit enfant s’en allait à l’école.… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : Théophile Grandin, p. 226-229, 1822
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome II., Paris : Boulland, p. 85-92, 1830
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome second, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 8-11, 1887
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 359-362, 1931
  • « L’écolier », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 130, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. À mes jeunes amis. Album du jeune âge, Paris : Boulland, p 221-227, 1830
  • « L’écolier », Mme Desbordes-Valmore. Contes en vers pour les enfants, Lyon : L. Boitel, p. 3-8, 1840
  • « L’écolier, conte en vers », Mme Desbordes-Valmore. Le Livre des mères et des enfants, tome I, Lyon : L. Boitel, p. 5-10, 1840
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 372-374, 1842
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 311-313, 1860
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 7-11, 1869
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 7-11, 1873
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 7-11, 1876
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 7-11, 1881
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Les chefs d’œuvre lyriques de Marceline Desbordes-Valmore. Choix et notice de Auguste Dorchain, Paris : A. Perche, p. 99-101, 1909
  • « L’écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 137-139, 1923
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Enfants. Illustrations de la comtesse D. de C., Tours : Alfred Mame et fils, p. 7-11, 1923
  • « L’écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Le Livre des enfants. Poésies de Marceline Desbordes-Valmore. Dessins de André Hellé, Paris : Garnier frères, p. 7-11, 1924
  • « L’écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Marceline Desbordes-Valmore, Lyon : H. Lardanchet, p. 59-61, 1927
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 213-216, 1928
  • « L’écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Préface par André Dumas. Bibliothèque-Charpentier, Paris : Fasquelle, p. 214-216, 1933
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies Choisies de M. Desbordes-Valmore avec introduction et notes par Maurice Allem, Paris : Garnier Frères, p. 46-48, 1935
  • « L’écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Illustrations de G. Ducultit, Chamonix : Jean Landru, p. 115-119, 1944
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies choisies, Ornements d’Henriette Huchard. Collection poétique. N° 4, Paris : Les Éditions De La Nouvelle France, p. 34-36, 1945
  • « L’Écolier », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface de Alain Bosquet, Paris : Le livre club du libraire, p. 170-172, 1961

Autres éditions du poème :

  • « L’écolier », Almanach des muses de Lyon et du Midi de la France, première année, Paris : Eymery, Pélicier ; Lyon : Chambet, Chambet fils aîné, p. 161-163, 1822
  • « L’Écolier », Hommage aux dames, Paris : Louis Janet, p. 87-91, 1823
  • « L’Écolier », Le Livre de mémoire, pour servir aux simples leçons d’une mère a ses enfants par Madame Amable Tastu, Paris : Didier, p. 28-29, 1849
  • « L’Écolier », L’Abeille, n° 33, p. 1, 1849-05-10
  • « L’Écolier », Frédéric Caumont. Recueil gradué de poésies françaises, troisième édition, Bâle : J. Schweighauser, p. 80, 1860
  • « L’écolier », Eudoxie Dupuis, Anatole Morlet. Cours complet de langue française, style et rédaction : conseils généraux sur la rédaction. Cours moyen. Livre de l’élève, Paris : Ch. Delagrave, p. 66-68, 1887





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

L’ÉCOLIER

    Un tout petit enfant s’en allait à l’école.
    On avait dit : Allez ! ... Il tâchait d’obéir ;
    Mais son livre était lourd, il ne pouvait courir.
    Il pleure, et suit des yeux une Abeille qui vole.

    "Abeille, lui dit-il, voulez-vous me parler ?
    "Moi, je vais à l’école : il faut apprendre à lire ;
    "Mais le maître est tout noir, et je n’ose pas rire :
    "Voulez-vous rire, abeille, et m’apprendre à voler ?"

    "- Non, dit-elle ; j’arrive et je suis très pressée.
    "J’avais froid ; l’Aquilon m’a longtemps oppressée :
    "Enfin, j’ai vu les fleurs, je redescends du ciel,
    "Et je vais commencer mon doux rayon de miel.

  "Voyez ! j’en ai déjà puisé dans quatre roses ;
  "Avant une heure encor nous en aurons d’écloses.
  "Vite, vite à la ruche ! on ne rit pas toujours :
  "C’est pour faire le miel qu’on nous rend les beaux jours."

  Elle fuit et se perd sur la route embaumée.
  Le frais lilas sortait d’un vieux mur entr’ouvert ;
  Il saluait l’aurore, et l’aurore charmée
  Se montrait sans nuage et riait de l’hiver.

  Une Hirondelle passe : elle effleure la joue
  Du petit nonchalant qui s’attriste et qui joue ;
  Et dans l’air suspendue, en redoublant sa voix,
  Fait tressaillir l’écho qui dort au fond des bois.

  "Oh ! bonjour ! dit l’enfant, qui se souvenait d’elle ;
  "Je t’ai vue à l’automne. Oh ! bonjour, hirondelle !
  "Viens ! tu portais bonheur à ma maison, et moi
  "Je voudrais du bonheur. Veux-tu m’en donner, toi ?
  "Jouons. Je le voudrais, répond la voyageuse,
  "Car je respire à peine, et je me sens joyeuse.
  "Mais j’ai beaucoup d’amis qui doutent du printemps ;
  "Ils rêveraient ma mort si je tardais longtemps.
  "Non, je ne puis jouer. Pour finir leur souffrance,
  "J’emporte un brin de mousse en signe d’espérance.
  "Nous allons relever nos palais dégarnis :
  "L’herbe croit, c’est l’instant des amours et des nids.
  "J’ai tout vu. Maintenant, fidèle messagère,
  "Je vais chercher mes sœurs, là-bas sur le chemin.
  "Ainsi que nous, enfant, la vie est passagère,
  "Il en faut profiter. Je me sauve... A demain !

  L’enfant reste muet ; et, la tête baissée,
  Rêve et compte ses pas pour tromper son ennui,
  Quand le livre importun, dont sa main est lassée,
  Rompt ses fragiles nœuds, et tombe auprès de lui.

  Un Dogue l’observait du seuil de sa demeure.
  Stentor, gardien sévère et prudent à la fois,
  De peur de l’effrayer retient sa grosse voix.
  Hélas ! peut-on crier contre un enfant qui pleure ?
  "Bon dogue, voulez-vous que je m’approche un peu ?
  "Dit l’écolier plaintif. Je n’aime pas mon livre ;
  "Voyez ! ma main est rouge, il en est cause. Au jeu
  "Rien ne fatigue, on rit ; et moi je voudrais vivre
  "Sans aller à l’école, où l’on tremble toujours.
  "Je m’en plains tous les soirs, et j’y vais tous les jours ;
  "J’en suis très mécontent. Je n’aime aucune affaire.
  "Le sort des chiens me plaît, car ils n’ont rien à faire...

  "- Écolier ! voyez-vous ce laboureur aux champs ?
  "Eh bien ! ce laboureur, dit Stentor, c’est mon maître.
  "Il est très vigilant ; je le suis plus, peut-être.
  "Il dort la nuit, et moi j’écarte les méchants.
  "J’éveille aussi ce bœuf qui, d’un pied lent, mais ferme,
  "Va creuser les sillons quand je garde la ferme.
  "Pour vous-même on travaille ; et, grâce à vos brebis,
  "Votre mère, en chantant, vous file des habits.
  "Par le travail tout plaît, tout s’unit, tout s’arrange.

  "Allez donc à l’école ; allez, mon petit ange !
  "Les chiens ne lisent pas, mais la chaîne est pour eux :
  "L’ignorance toujours mène à la servitude.
  "L’homme est fin, l’homme est sage, il nous défend l’étude :
  "Enfant, vous serez homme, et vous serez heureux ;
  "Les chiens vous serviront." L’enfant l’écouta dire ;
  Et même il le baisa. Son livre était moins lourd.
  En quittant le bon dogue il pense, il marche, il court.
  L’espoir d’être homme un jour lui ramène un sourire.
  À l’école, un peu tard, il arrive gaîment,
  Et dans le mois des fruits il lisait couramment.






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