« Elégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome II., Paris : Boulland, p. 285-290, 1830
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome troisième, Paris : Boulland, 1830
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Élégie. Quand le fil de ma vie », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 173-175, 1886
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 75-77, 1932
« Élégie », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 165, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 145-147, 1842
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 136-138, 1860
« Quand le fil de ma vie (hélas ! il tient à peine !) », Marceline Desbordes-Valmore. Les chefs d’œuvre lyriques de Marceline Desbordes-Valmore. Choix et notice de Auguste Dorchain, Paris : A. Perche, p. 12-14, 1909
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. L’amour, l’amitié, les enfants, mélanges. Choix, notices biographique et bibliographique par Alphonse Séché, Paris : Louis-Michaud, p. 46-49, 1910
« Élégie : Quand le fil de ma vie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 78-79, 1923
« Élégie. Quand le fil de ma vie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Marceline Desbordes-Valmore, Lyon : H. Lardanchet, p. 110-112, 1927
« Élégie. Quand le fil de ma vie... », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 78-80, 1928
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Le Livre des tendresses, Paris : T. Rombaldi, p. 31-36, 1931 ? 1940 ?
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
ÉLÉGIE
Quand le fil de ma vie (hélas, il tient à peine ! )
Tombera du fuseau qui le retient encor ;
Quand ton nom, mêlé dans mon sort,
Ne se nourrira plus de ma mourante haleine ;
Quand une main fidèle aura senti ma main
Se refroidir sans lui répondre ;
Quand mon dernier espoir, qu’un souffle va confondre,
Ne trouvera plus ton chemin ;
Prends mon deuil : un pavot, une feuille d’absinthe,
Quelques lilas d’avril, dont j’aimai tant la fleur !
Durant tout un printemps qu’ils sèchent sur ton cœur ;
Je t’en prie : un printemps ! cette espérance est sainte !
J’ai souffert, et jamais d’importunes clameurs
N’ont rappelé vers moi ton amitié distraite ;
Va ! j’en veux à la mort qui sera moins discrète,
Et je ne serai plus quand tu liras : "Je meurs."
Porte en mon souvenir un parfum de tendresse ;
Si tout ne meurt en moi, j’irai le respirer.
Sur l’arbre, où la colombe a caché son ivresse,
Une feuille, au printemps, suffit pour l’attirer.
S’ils viennent demander pourquoi ta fantaisie
De cette couleur sombre attriste un temps d’amour ;
Dis que c’est par amour que ton cœur l’a choisie ;
Dis-leur qu’Amour est triste, ou le devient un jour ;
Que c’est un vœu d’enfance, une amitié première ;
Oh ! dis-le sans froideur, car je t’écouterai !
Invente un doux symbole où je me cacherai :
Cette ruse entre nous encor... c’est la dernière.
Dis qu’un jour, dont l’aurore avait eu bien des pleurs,
Tu trouvas sans défense une abeille endormie ;
Qu’elle se laissa prendre et devint ton amie ;
Qu’elle oublia sa route à te chercher des fleurs.
Dis qu’elle oublia tout sur tes pas égarée,
Contente de brûler dans l’air choisi par toi.
Sous cette ressemblance avec pudeur livrée,
Dis-leur, si tu le peux, ton empire sur moi.
Dis que l’ayant blessée, innocemment peut-être,
Pour te suivre elle fit des efforts superflus ;
Et qu’un soir accourant, sûr de la voir paraître,
Au milieu des parfums, tu ne la trouvas plus ;
Que ta voix, tendre alors, ne fut pas entendue ;
Que tu sentis sa trame arrachée à tes jours ;
Que tu pleuras sans honte une abeille perdue ;
Car ce qui nous aima nous le pleurons toujours !
Qu’avant de renouer ta vie à d’autres chaînes,
Tu détachas du sol où j’avais dû mourir
Ces fleurs ; et qu’à travers les plus brillantes scènes,
De ton abeille encor le deuil vient t’attendrir.
Ils riront : que t’importe ! Ah ! sans mélancolie,
Reverras-tu des fleurs retourner la saison ?
Leur miel, pour toi si doux, me devînt un poison :
Quand tu ne l’aimas plus il fit mal à ma vie.
Enfin, l’été s’incline, et tout va pâlissant :
Je n’ai plus devant moi qu’un rayon solitaire,
Beau comme un soleil pur, sur un front innocent :
Là-bas... c’est ton regard ! il retient à la terre !
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