« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : Théophile Grandin, p. 119-121, 1822
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 281-286, 1830
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome premier, Paris : Boulland, 1830
Prépublication :
« Élégie », L’Album, 37e livraison, p. 14-15, 1822-01-02
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Élégie. Qui, toi, mon bien aimé », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 91-93, 1886
« Élégie. Qui, toi, mon bien-aimé », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 284-285, 1922
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 144-146, 1931
« Élégie », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 69, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 88-90, 1842
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 87-89, 1860
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres choisies de Marceline Desbordes-Valmore avec études et notices par Frédéric Loliée, Paris : Libairie Ch. Delagrave, p. 40-41, 1909
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. L’amour, l’amitié, les enfants, mélanges. Choix, notices biographique et bibliographique par Alphonse Séché, Paris : Louis-Michaud, p. 11-12, 1910
« Reflet », Marceline Desbordes-Valmore. Les plus beaux vers de Desbordes-Valmore, Paris : Nilsson, p. 53, 1920?
« Élégie », Marceline Desbordes-Valmore. Le Livre des Tendresses, Paris : Nilsson, p. 62-63, 1930
« Élégie (Qui, toi, mon bien-aimé...) », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes, Paris : Tchou, p. 28-29, 1965
Autre édition du poème :
« Élégie », Handbuch der französischen Poesie, Poetik und Geschichte der Poesie: La France poetique; oder, Poetischer Hausschatz der Franzosen, eine vollständige Sammlung französischer Gedichte nach den Gattungen geordnet von den frühesten Zeiten bis auf unsere Tage, Leipzig : Friedrich Volckmar, p. 420-421, 1843
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
ÉLÉGIE
Qui, toi, mon bien-aimé, t’attacher à mon sort,
Te parer d’une fleur que la tombe t’envie !
Lier tes jours de gloire à ma tremblante vie,
Et ton baiser d’amour au baiser de la mort !
Me suivre, toi si cher, aux rives enchantées
Que pour jamais bientôt mes pas auront quittées !
Mes pas que tu soutiens, qui te cherchaient toujours,
Dont la trace légère effleura le rivage
Où tu m’avais montré des fleurs et de beaux jours,
Où je vais devant toi passer comme un nuage !
Oui, devant toi ma vie incline son flambeau,
De ses pâles rayons le dernier va s’éteindre.
Ces fleurs, ces belles fleurs, que je ne puis atteindre,
Tu les effeuilleras un soir sur mon tombeau.
La Mort m’a regardée, et ta plainte adorable,
Ma jeunesse, tes vœux, rien ne doit l’attendrir.
Elle m’a regardée, et cette inexorable,
Quand j’écoutais ton chant, m’a dit : Tu vas mourir !
Oh ! non ; prodigue encor les hymnes, les offrandes ;
Jette-lui ta couronne et tes lauriers en fleurs ;
Cache-moi dans ton sein, couvre-moi de guirlandes,
Et, longtemps immobile, elle craindra tes pleurs.
Conduis-moi près des flots. La nymphe qui soupire
Y rafraîchit l’air de sa voix :
Cet air doux et mortel, que ma bouche respire,
Brûle moins à l’ombre des bois.
Vois dans l’eau, vois ce lis dont la tête abaissée
Semble se dérober au sourire des cieux ;
Telle, craignant l’Amour et le cherchant des yeux,
J’essayais de te fuir, innocente et blessée.
Je demandais aux bois l’oubli de tes accents ;
Un vague, un triste écho m’en rappelait les charmes,
Et dans les rameaux frémissants
Ton image venait s’attendrir à mes larmes.
Un jour, ce fut toi-même, un jour, à mes genoux,
Je te vis sous le saule, ami de mon jeune âge :
Je ne m’y trouvai plus seule avec ton image,
Il nous cachait ensemble, il se penchait sur nous.
Trop tard, hélas ! trop tard ; et ta flamme timide
Enhardit vainement mes timides secrets.
Tu les connus trop tard ; et ma fuite rapide
T’abandonne à de longs regrets.
Oh ! que je crains pour toi l’aurore désolée
Qui ne pourra me rendre à tes vœux superflus,
Quand sa douce lueur, pour moi seule voilée,
Ne m’éveillera plus !
Mais le ruisseau répond, par un faible murmure,
Au souffle expirant des zéphyrs ;
La nymphe qui s’endort entraîne mes soupirs
À la source déjà moins pure.
Demain... L’écho plus triste a dit aussi : Demain.
Adieu, ma jeune vie ! adieu, toi que j’adore !
Ne gémis pas. Ce soir, je serre encor ta main :
Ce soir, efforce-toi de me sourire encore.
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