Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« L’enfant au rameau », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 320-321, 1932
« L’enfant au rameau », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 238, 1973
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
L’ENFANT AU RAMEAU.
Un cœur simple, encore qu’il puisse être trompé, ne trompe jamais.
Bernardin de Saint-Pierre.
Prends ce rameau, jeune fille,
Pour voiler tes frêles fleurs ;
Porte-le dans ta famille ;
Une eau sainte y roule et brille ;
Il est trempé de vrais pleurs.
Sous l’oreiller de ton père,
Glisse ce charme béni ;
Par lui, tout songe est prospère ;
Soit qu’on tremble ou qu’on espère,
Par lui, tout mal est fini.
Dis-lui qu’une pauvre femme
De loin l’apporte aujourd’hui ;
Qu’elle est triste ! et que son âme
Prie avec des vœux de flamme,
Pour toi, sa fille ! et pour lui.
Dis-lui que jamais l’orage
N’atteindra son jeune enfant,
Et que les flots d’un autre âge
Le berceront sans naufrage ;
Car le rameau le défend !
Dis-lui de garder la cendre
D’une moitié du rameau,
Et que s’il peut y descendre,
Il vienne un jour la répandre
Sur la paix de mon tombeau.
Y joindras-tu, jeune fille,
Une de tes frêles fleurs,
Pour que Dieu,dans ta famille
Où ta candeur chante et brille,
Verse le prix de mes pleurs ?
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