« L’Enfant et la Foi », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 151-153, 1843
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« L’Enfant et la Foi », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 206-208, 1887
« L’enfant et la foi », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 474, 1973
Édition du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« L’Enfant et la Foi », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 233-235, 1928
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
L’ENFANT ET LA FOI
Italie
Prompt ramier, fleur des toits, d’où viens-tu ce matin ?
Quel espoir t’enlevait par ce temps incertain,
Lourd de pluie,
Chaud d’éclair ;
Le printemps descend-il sur ton aile qui plie ?
Tes amours logent-ils dans un nid haut et clair ?
D’où viens-tu ? de chez toi ; car ton sol est dans l’air !
Voyageur des grands cieux ! souffle errant ! esprit pur !
N’as-tu pas rencontré dans tes sillons d’azur,
Albertine,
Ame en fleur ?
Assise au seuil de Dieu, cette pâle églantine
Qui m’attend, inclinée au bruit de nos malheurs,
A-t-elle encor des yeux pour regarder mes pleurs ?
Sur ses chastes genoux tient-elle un jeune enfant,
Envolé par la mort vers son Dieu triomphant ?
Ce bel ange
Fut à moi !
En te voyant monter de la terre, où tout change,
Tend-il ses douces mains pour jouer avec toi,
Comme l’enfant Jésus qui relève ma foi ?
Toi qui flottes vivant dans les mondes plus beaux,
Sans passer comme nous par l’effroi des tombeaux,
Prends, et donne
Cet écrit,
À celle que le pauvre appelait sa Madone ;
Porte mon baiser triste à l’enfant qui sourit,
Et qui me laissa. seule aux pieds de Jésus-Christ.
Oh ! qui me les rendra, mes divines amours !
Oh ! que faut-il donner pour les garder toujours
Ce que j’aime
Change, ou meurt !
Mais, la vie a des flots qui m’enlèvent moi-même,
Et chaque battement de mon sein en rumeur,
Est un pas vers ton ciel où frappe ma clameur.
Que tu sois la foi vive, ou sa sœur charité,
Ou l’enfant, dont ta forme enferme la beauté,
Reparue
Ici-bas,
Aide une âme à franchir les pavés de la rue ;
La fange des ruisseaux qui consterne mes pas ;
Et la foule déserte, où tu ne descends pas !
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