Poème « Les enfants à la communion »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Laissez venir à Dieu la grâce et l’innocence :… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Les Enfants à la communion », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 201-203, 1887
  • « Les enfants à la communion », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 456, 1973

Autres éditions du poème :

Partition du poème mis en musique :






Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LES ENFANTS A LA COMMUNION

Une voix

    Laissez venir à Dieu la grâce et l’innocence :
    Laissez remonter l’âme à sa divine essence !

Les enfants

    Nous venons ! nous venons, Maître doux et divin,
    Comme l’agneau sans fiel et le pain sans levain,
    Nous venons, l’âme en fleur, vous chercher à l’église :
    Sur votre long manteau sauvez-nous de la bise.
    On nous a dit, Seigneur, que vous étiez ici,
    Et que vous demandez les enfants : nous voici.

Une voix

    Laissez, laissez passer la grâce et l’innocence,
    Laissez remonter l’âme à sa divine essence.

Une femme

    Oh ! que ces voix d’enfant font de mal et de bien !
    De leur Dieu sans colère ils ne redoutent rien.
    Le chemin est ouvert aux ailes de leurs âmes ;
    Rien de ces purs flambeaux ne fait trembler les flammes.
    Hélas ! en les voyant rayonner au saint lieu,
    Quelle femme oserait se confesser à Dieu ?

Une voix

    Laissez, laissez passer la grâce et l’innocence :
    Laissez remonter l’âme à sa divine essence !


Les enfants

    Doux Maître ! nous venons sans passé, sans remords,
    Vous prier tendrement pour nos frères, les morts.
    Qu’ils sortent du tombeau comme nous de nos langes ;
    Doux Père ! accordez-leur encor des ailes d’anges.
    Si pour les racheter nous n’avons pas de pleurs,
    Dieu des petits enfants, prenez toutes nos fleurs !

Une voix

    Laissez venir à Dieu la grâce et l’innocence :
    Laissez remonter l’âme à sa divine essence !

Une femme

    Béni soit le coin sombre où s’isole mon cœur !
    Je ne rentrerai plus vivante dans le chœur.
    Dieu remet les pardons aux enfants qui l’enchantent ;
    Mais ce n’est pas pour moi, c’est pour les morts qu’ils chantent.
    Quand nous avons choisi notre amer abandon,
    Nul ange pour nos pleurs ne demande pardon.

Une voix

    Laissez, laissez passer la grâce et l’innocence :
    Laissez remonter l’âme à sa divine essence !

Les enfants

    Nos mères ont appris qu’en ce jour solennel
    Tout vœu d’enfant s’élève aux pieds de l’Éternel.
    Jésus ! prenez ce vœu sur nos bouches sans feinte ;
    Du coupable qui pleure encouragez la plainte ;
    Tendez vos bras ouverts au pécheur prosterné,
    Et qu’il soit, comme nous, votre enfant pardonné !

Une voix

    Laissez, laissez passer le vœu de l’innocence :
    Laissez remonter l’âme à sa divine essence !

Une femme

    Je me confesse à Dieu qui descend dans mes pleurs !
    Dieu, qui peut d’un regard changer la ronce en fleurs !
    Voix du monde, cessez : je rapprends qu’on espère !
    Voix des anges, chantez : je retourne à mon Père !
    Je me relève à Dieu dans l’élan de ma foi ;
    L’enfance a pardonné : mon Dieu, pardonnez-moi !

Une voix

    Laissez passer la foi, la grâce et l’innocence :
    Laissez remonter l’âme à sa divine essence !





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