Michel Augustin Quinebaux, « L’Exil », Paris : Chez Mme Veuve Benoist, 1820.
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
L’EXIL
Sous des cyprès j’abandonne ma lyre :
Son vain secours ne soutient plus ma voix.
Le froid du soir a glacé mon délire,
Et j’ai chanté pour la dernière fois,
Sous des cyprès.
Dans mon exil, Amour, pourquoi me suivre ?
Avec la mort, s’éteint le souvenir :
Peux-tu régner sur qui cesse de vivre ?
Fuis ! je n’ai plus qu’un moment d’avenir,
Dans mon exil.
Sur un tombeau viens-tu briser tes armes ?
Vois ce désert, il n’y croît pas de fleurs.
Pour te nourrir je n’ai plus que des larmes :
Privé d’espoir, peux-tu vivre de pleurs,
Sur un tombeau ?
Console-toi de perdre un cœur si tendre.
De sa blessure il ne pouvait guérir.
Tu n’en formas qu’un seul, fait pour m’entendre ;
On m’en sépare, il est temps de mourir.
Console-toi !
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