« Le faneur et l’enfant », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies inédites de Madame Desbordes-Valmore publiées par M. Gustave Revilliod, Genève : Jules Fick, p. 195-198, 1860
« Le faneur et l’enfant », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore publiées par Gustave Revilliod (deuxième édition), Genève : Jules-Guillaume Fick, p. 217-220, 1873
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Le Faneur et l’Enfant », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 125-128, 1887
« Le faneur et l’enfant », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 560, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Le Faneur et l’Enfant », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 57-60, 1869
« Le Faneur et l’Enfant », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 57-60, 1873
« Le Faneur et l’Enfant », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 57-60, 1876
« Le Faneur et l’Enfant », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 57-60, 1881
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LE FANEUR ET L’ENFANT
Le faneur
Eh ! pourquoi pleures-tu ? Ta colombe était vieille...
L’enfant
Vieille !
Le faneur
Elle allait perdant les ailes et les yeux ;
Elle ne trouvait plus son chemin vers les cieux,
Ni le froment de sa corbeille.
Il fallait la porter dans l’arbre au grand soleil,
Lui puiser l’eau du jour, la nourrir graine à graine ;
Elle avait toujours froid et se traînait à peine
De l’hiver à l’été vermeil.
L ’enfant
Ma colombe ! ...
Le faneur
Ah ! ma foi, ta colombe est guérie.
Elle nous rendait sourds à force de gémir.
Elle avait fait son temps. Toi, tu pourras dormir,
Ou gambader par la prairie.
Va courir, va ! Sèche tes pleurs !
L ’enfant
Hier elle essayait de me tendre les ailes.
Le faneur
Hier n’est plus. L’air bleu fourmille d’étincelles,
Et les buissons sentent les fleurs.
L’enfant
Le monde est tout changé !
Le faneur
Le monde va de même.
Pourquoi ne prends-tu pas ce qu’il met devant toi ?
Pourquoi lui demander ce qu’il n’a plus ? Pourquoi
Pleurer un vieil oiseau !
L’enfant
Je l’aime.
Le faneur
Viens en chercher un autre ; il en pleut dans les blés :
On marche sur des nids, puis on en trouve encore.
Dieu le veut : des oiseaux sont toujours près d’éclore
Quand les oiseaux sont envolés.
Viens voir dans les sillons ! ...
L’enfant
Non ! j’attends ma colombe.
Ma colombe viendra tous les soirs, tous les jours.
Elle était ma colombe, et je la veux toujours !
Vois-tu ce tas de fleurs ? c’est sa petite tombe.
J’y reste.
Le faneur
Pourquoi faire ?
L’enfant
Oh ! pour la voir venir !
Faneur, ne sais-tu pas que rien ne doit mourir ?
Le faneur
Ce serait beau ! mais quoi ! ...
L’enfant
Sois-en sûr ! c’est mon père
Qui me dit de le croire et qui veut que j’espère.
Le faneur
J’en vois voler vers nous...
L’enfant
Adieu, faneur, adieu !
Le faneur
Tu ne veux pas les prendre ?
L’enfant (qui s’en va)
Ô ma colombe ! ô Dieu !
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