« La Fête de Thomas Moore », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 243-244, 1843
Édition du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« La fête de Thomas Moore », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 493, 1973
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LA FÊTE
de Thomas Moore
Pourquoi demander l’heure ? Eh ! qu’importe comment
Le temps a secoué ses ailes sur nos têtes ?
Va, les minutes d’or qui brillent dans ces fêtes
Sont les trésors d’un Dieu plus jeune et plus charmant.
C’est un enfant qui rit, c’est le plaisir prodigue
D’instants. Si le calcul fixait ce don rapide,
Qui n’en ménagerait chaque parcelle ? Hélas !
Le plaisir glisse et meurt : on ne sent point ses pas.
Comme les baisers d’une femme,
Ils sont trop vifs pour les compter,
Trop légers pour les arrêter ;
Et l’on n’enchaîne pas la flamme !
Ainsi, remplis la coupe. Eh ! qu’importe comment
Le temps roule son cercle et détruit nos journées ?
Va, les minutes d’or, qui valent tant d’années,
Sont les trésors d’un Dieu plus jeune et plus charmant !
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