« Fête d’une ville de Flandre », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 249-252, 1843
Prépublication :
« Amour du Pays », Notice historique sur Philippe-le-Bon. 2e édition, contenant le programme détaillé de la troisième fête, avec addition de nouvelles notes, la proclamation, l’itinéraire, « l’Amour du pays », pièce inédite de Mme Desbordes-Valmore, Douai : Obez, p. 25-26, 1842
Édition du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Fête d’une ville de Flandre », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 494, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Fête d’une ville de Flandre », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes choisis. Le Livre de Poche Jeunesse. Fleurs d’encre, Paris : Hachette jeunesse, p. 100-101, 1997
« Fête d’une ville de Flandre », Marceline Desbordes-Valmore. Textes choisis et présentés par Marc Bertrand, HB Editions, p. 83-84, 2001
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
FËTE D’UNE VILLE DE FLANDRE
Pour Philippe-le-Bon
C’est demain qu’une ville aimée,
Aimante et joyeuse, et charmée,
Tout en fête s’éveillera ;
C’est demain que fifres et danse,
Parcourant le sol en cadence,
Riront au peuple, qui rira !
De fleurs et de chants couronnée,
Levez-vous donc, belle journée,
Pour bénir mon premier séjour :
Que dans vos heures sans alarme,
Il ne tombe pas une larme
Sur la Flandre, ma sainte amour !
Que nul serpent n’y souille l’herbe ;
Que l’humble épi s’y lève en gerbe ;
Comme on le voyait au vieux temps ;
Que les chaînes en soient bannies,
Que les mères y soient bénies ;
Que les pauvres y soient contents !
Répondez, cloches bondissantes,
Aux fanfares retentissantes,
Chantant gloire et patrie en chœur :
Promenez vos belles volées,
Et de vos hymnes redoublées,
De ma Flandre égayez le cœur !
Ainsi que les ondes accrues ;
Enfants qui remplissez les rues,
N’est-ce pas que c’est doux à voir ?
Ouvrez vos yeux et vos oreilles,
Du jour contemplez les merveilles,
Pour nous les raconter le soir.
Entrez, hameau, bourg et village :
Par ces grands tableaux du vieil âge,
Vous le voyez, ô bonnes gens,
Si notre Philippe est encore
Couronné d’un nom qu’on adore,
C’est qu’il aimait les indigents !
Mais d’où vient que mon âme pleure
Sur le clocher où chante l’heure,
Et sonne aux autres un beau jour ?
Non, dans ses fêtes sans alarme,
Qu’il ne tombe pas une larme
Sur la Flandre, ma sainte amour !
Mon père a chanté dans l’espace ;
Où son ombre a passé, je passe,
Comme lui priant et chantant :
L’orgue ainsi lève sa prière,
Attendrissant la nef entière ;
L’orgue est triste ; il chante pourtant !
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