Poème « Fragment »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Noi si am’ vemi nati… »


Éditions du poème :

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Fragment », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 637, 1973
  • « Fragment », Marc Bertrand. Marceline Desbordes-Valmore, œuvre poétique, Lyon : Jacques André éditeur, p. 492-493, 2007

Édition du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Fragment », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Au débit des Muses et Vendeurs de curiosités poétiques, Liège : P. Aelberts, p. 9, 1951

Autre édition du poème :

  • « Fragment », Lettres, n° 1, « Poèmes inédits de Marceline Desbordes-Valmore, texte établi par Bernard Gagnebin », 1946, p. 67-68, 1946





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

FRAGMENT

          Noi si am’ vemi nati
          A formar l’angelica farfalla.
                Dante

  Si Dieu l’avait voulu, je serais là. Ma cendre
  Jetterait quelques fleurs sous les pieds du passant,
  Et parmi le chemin j’écouterais descendre
  Vers moi, d’un filet d’eau le bruit rafraîchissant.
  Je le croirais venu de la belle cascade
  Qui parlait, souviens-t’en, à notre cœur malade,
  Sur la route brûlante... oh ! souviens-t’en toujours,
  Où je te ramenais, jeune âme de mes jours !
  Où sous tant de soleil, j’ai vu tomber tes larmes,
  Pleurer, près de jardins si pleins d’ombre et de charmes,
  Sur ces monts où l’oiseau vole et couve sans peur.
  Oui, nous pleurions à deux, car le monde est trompeur
  La surprise fermait nos lèvres consternées ;
  Nous n’avions pas rêvé de telles destinées...
  Je ne te voulais pas
  Et l’une plaignant l’autre au splendide chemin,
  Nous marchions le front triste en nous tenant la main.
  De nos deux voix ta voix nous revint la première,
  Et ton doux regard bleu m’envoya sa lumière.
  "Eh bien, allons ! dis-tu, l’eau demande à couler,
  Tu vois, l’aile à s’étendre et l’âme à s’envoler.
  Viens donc, relève-toi, marche, et livrons notre âme.
  Ouvre-la... le soleil attire toute flamme.
  Regardons le soleil puisqu’il sèche les pleurs
  Et que, de toute cendre, il fait jaillir des fleurs."
  Ces mots me sont restés, ma fille. Ah ! j’en soupire !
  Ils ont gardé sur moi leur pénétrant empire,
  Et, comme en te voyant, je me penche vers toi,
  M’écriant : Seigneur ! Père ! Écoutez-la pour moi.





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