Poème « L’hirondelle et le rossignol »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Prête à s’élancer, joyeuse,… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « L’Hirondelle et le Rossignol », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : François Louis, p. 65-68, 1820
  • « L’Hirondelle et le Rossignol », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : Théophile Grandin, p. 193-196, 1822
  • « L’Hirondelle et le Rossignol », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome II., Paris : Boulland, p. 15-24, 1830
  • « L’Hirondelle et le Rossignol », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome second, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « L’Hirondelle et le Rossignol », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 325-328, 1931
  • « L’hirondelle et le rossignol », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 120, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « L’Hirondelle et le Rossignol », Marceline Desbordes-Valmore. À mes jeunes amis. Album du jeune âge, Paris : Boulland, p. 193-199, 1830
  • « L’Hirondelle et le Rossignol », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 234-237, 1842
  • « L’Hirondelle et le Rossignol », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 203-205, 1860





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

L’HIRONDELLE ET LE ROSSIGNOL

A M. Arnaud

        Prête à s’élancer, joyeuse,
        Aux libres plaines des cieux,
        L’Hirondelle voyageuse
        À la saison pluvieuse
        Jetait un long cri d’adieu.
    
        Sous un chêne solitaire
        Elle entend le rossignol ;
        Sa voix lui fut toujours chère ;
        Et la jeune passagère
        Écoute, et suspend son vol.
  
        Elle recueille, attentive,
        L’accent qui cherche le cœur ;
        Mais ce chant qui la captive,
        Dans sa mesure moins vive,
        N’exprime plus le bonheur !
  
        "A quoi rêvez-vous, dit-elle ?
        "Les zéphyrs sont au beau temps ;
        "Sur la rive maternelle
        "Le doux printemps vous appelle ;
        "N’aimez-vous plus le printemps ?
  
        "- Sauvez-vous, pauvre petite,
        "Sans me demander pourquoi
        "J’ai choisi ce sombre gîte :
        "L’oiseleur, qu’en vain j’évite,
        "Vous l’apprendrait mieux que moi."
  
        Alors autour du grand chêne
        Elle entrevoit des réseaux ;
        Gémissante et hors d’haleine,
        Elle veut briser la chaîne
        Du roi des petits oiseaux.
  
        "Vous n’êtes pas assez forte,
        "Dit-il ; mais consolez-vous.
        "Du monde il faut que tout sorte ;
        "Dieu n’y plaça qu’une porte,
        "Et la mort l’ouvre pour tous.

        "Sur cette plage étrangère,
        "Égales à leur réveil,
        "Et la reine et la bergère,
        "Sous le marbre et la fougère,
        "Dorment du même sommeil.

        "Sous cette loi simple et juste
        "On voit passer tour à tour.
        "L’oiseleur, l’oiseau, l’arbuste,
        "Les rois et leur race auguste :
        "J’y passerai donc un jour.

        "Mais des rois l’ombre incertaine
        "Demande grâce souvent
        "Au destin qui les entraîne :
        "L’oiseau blessé qui s’y traîne
        "Se repose en arrivant.

        "Là, de la flèche empennée
        "Tous les traits sont amortis ;
        "Et la mère infortunée,
        "Libre, et désemprisonnée,
        "Chante auprès de ses petits !

        "Si votre pitié naïve
        "Ne craint pas de nouveaux pleurs,
        "Cherchez, au bord de la rive,
        "Une feuille fugitive
        "Où sont gravés mes malheurs*."

        Sous l’ombre mystérieuse
        La feuille alors murmura ;
        Et, longtemps silencieuse,
        Plus triste que curieuse,
        L’Hirondelle soupira.

        "Adieu donc, s’écria-t-elle,
        "Puisqu’il faut partir sans vous !
        "Puisse une feuille nouvelle,
        "Quelque jour, à l’Hirondelle
        "Révéler un sort plus doux !"

        * La Feuille de rose, de M. Arnault.





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