« L’Impatience », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies et poésies nouvelles, Paris : Ladvocat, p. 12-15, 1825
« L’Impatience », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 303-308, 1830
« L’Impatience », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome premier, Paris : Boulland, 1830
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« [Eh bien ! Je hais la gloire] », Boyer d’Agen. Œuvres manuscrites de Marceline Desbordes-Valmore : albums à Pauline, Paris : A. Lemerre, p. 60, 1921
« L’Impatience », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 36-38, 1922
« L’Impatience », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 155-157, 1931
« L’impatience », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 72, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« L’impatience », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Marceline Desbordes-Valmore, Lyon : H. Lardanchet, p. 67-69, 1927
« L’Impatience », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 190-192, 1928
« L’Impatience », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface de Alain Bosquet, Paris : Le livre club du libraire, p. 148-149, 1961
« L’Impatience », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes, Paris : Tchou, p. 34-36, 1965
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
L’IMPATIENCE
Ne viens pas ; non ! Punis ton injuste maîtresse :
Elle a maudit l’amour ; j’en suis tremblante encor ;
Elle a maudit ses pleurs, ses tourments, son ivresse,
Et sa révolte a pris l’essor.
Elle a dit : "J’ai perdu mes songes infidèles.
Le temps ne marche plus ; la douleur n’a point d’ailes ;
L’amour seul est rapide, ingrat, sans souvenir ;
Il devance, il dévore, il détruit l’avenir ;
Je déteste l’amour. Je veux aimer la gloire :
Elle promet des biens ; je tâcherai d’y croire.
Qu’elle endorme mes maux, si je n’en peux guérir :
Quand on ne meurt pas toute, on craint moins de mourir.
Puis, elle a dit : "La gloire est un cercle dans l’onde.
C’est l’écho de la vie ; il expire à son tour :
Eh ! que m’importera, dans une nuit profonde,
Ce vain écho d’un jour ?
Eh bien ! je hais la gloire et l’attente perdue,
Et l’amour, et l’image à mon cœur suspendue,
Je hais tout ! " Mais bientôt elle n’eut plus de voix
Que pour former ton nom, pour t’appeler cent fois ;
Elle cherchait en vain sa colère exhalée.
Oh ! la piquante abeille est moins vite envolée :
En vain l’écho trompé disait : "Je veux haïr."
Triste, elle a murmuré "Ciel, qu’il tarde à venir !
Ne viens pas ! Que la nuit, sans presser sa paupière,
Laisse battre son cœur dans la crainte et l’espoir ;
Qu’une journée encor l’accable tout entière,
Sans la rendre à la vie, au bonheur de te voir !
Une journée... un siècle... auras-tu ce courage ?
Oui, l’homme est courageux. Tu dis qu’il est aimant :
Prouve-le ! Tu le sais, l’amour est un orage ;
Écris ; d’un pur espoir rends-lui l’enchantement.
Écrire ! ... et le temps vole ; il emporte la vie,
Il s’enfuit escorté des heures et des jours :
Imite sa vitesse ; ô mon idole, accours ;
Qu’il m’emporte avec toi, c’est tout ce que j’envie !
Ô Dieu ! si tu venais... ! Viens ; je veux te parler ;
J’ai des secrets encor, j’en ai mille à t’apprendre :
Et les tiens, tous les tiens, viens me les révéler,
Viens m’en flatter, viens me les rendre !
Je dirai : Te voilà ! Je dirai... Mon bonheur
Inventera des mots que ma tristesse ignore :
Ne crains pas que j’en trouve un seul pour la douleur ;
Mais ceux qui te plaisaient, je les sais tous encore.
Que de voix... que d’espoir ! Qui sont ceux que j’entends ?
Les voici... Devant eux je demeure glacée ;
Je ne les entends plus, je sens fuir ma pensée,
Et je n’ai pas vu ceux qui m’ont parlé longtemps.
Toi, tu ne viens jamais ! Qu’importe que je meure ?
Les minutes en vain volent autour de l’heure ;
Et l’heure, en les comptant, fait tomber sans retour
Les mois, les ans, la vie ! et sans toi, sans amour !
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