Poème « Jamais, oh ! jamais donc »
Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Jamais, oh ! jamais, donc, mon âme languissante… » ↓
Manuscrits du poème :
- Poésies inédites de Marceline Desbordes-Valmore. Manuscrits non autographes : Poésies inédites de Marceline Desbordes-Valmore, 19e siècle. Genève, Bibliothèque de Genève, Archives de l’Imprimerie Fick, Ms. fr. 319/1, 16 feuillets
Éditions du poème :
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
- « Jamais, oh ! jamais donc », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 637, 1973
- « Jamais, oh ! jamais donc ! (traduit de Bohdan Zaleski) », Marc Bertrand. Marceline Desbordes-Valmore, œuvre poétique, Lyon : Jacques André éditeur, p. 493, 2007
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
JAMAIS, OH ! JAMAIS DONC !(traduit de Bohdan Zaleski)
Jamais, oh ! jamais, donc, mon âme languissante
Ne cesse de rêver aux fantômes passés !
Toujours, oh ! toujours, donc, vers une rive absente
Retourneront mes chants, pauvres chants oppressés !
Dans ce monde si grand depuis que je voyage
Avec mon luth rêveur endormi sous ma main,
J’ai changé chaque jour d’air et de paysage,
J’ai vu tous les climats... Je les ai vus en vain.
À travers tant de jours, à travers tant d’espace,
Tant de lieux parcourus entraînant ma douleur,
Aucun jour, aucun lieu ne m’a laissé de trace,
Aucun jour, aucun lieu ne revit dans mon cœur.
Pourtant ce cœur glacé maintenant, oh merveille !
Ce cœur que rien n’émeut, qui dort si froidement,
Autre part, autrefois, d’une ardeur sans pareille,
Ce cœur aima, ce cœur battit si tendrement.
Ici le jour en vain jette sa pauvre flamme
Sur ma paupière humide et vient glisser sur moi,
Mes yeux comme mes chants, mes chants comme mon âme,
Toujours, oh ! toujours, donc, se tourneront vers toi !
Vers toi, pays aimé, toi que ma voix plaintive
Appelle à chaque aurore et pleure chaque soir,
Car ce n’est pas hier que j’ai quitté ta rive,
Et ce n’est pas demain que je dois te revoir !
Février 1850
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