Poème « Le jumeau pleuré »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Petit ange, dernier venu,… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « VI. Le Jumeau pleuré », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Charpentier, 1833
  • « Le Jumeau pleuré », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Madame Goullet, 1834

Prépublication :

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Le Jumeau pleuré », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 58-59, 1922
  • « Le jumeau pleuré », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 195-197, 1932
  • « Le jumeau pleure », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 202, 1973

Édition du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Le jumeau pleuré », Marceline Desbordes-Valmore. Des fleurs et des pleurs. Poésies choisies. Choix des poèmes par Yohann Ringuedé, Librio 3€, Paris : J’ai lu, p. 33-35, 2023





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LE JUMEAU PLEURÉ

À SA MÈRE,
MADAME HENRIETTE DUTHILLŒUL
À DOUAY

    Petit ange, dernier venu,
    Dans ce triste monde inconnu,
    Tu n’avais pas mué tes ailes !
    Semblable aux jeunes hirondelles
    Qui disent ; "Ne nous touchez pas !
    "Nos plumes grandiront là-bas :
    "Mal éclos sous vos toits d’argile,
    "Suspendus à des nids fragiles,
    "Au bruit de la terre endormis,
    "Nous couvons nos songes amis :
    "Gardez les songes, doux présages !
    "Et nous, prophètes de passage,
    "Vers notre Dieu laissez-nous fuir :
    "Oh ! nous ne souffrons point de cages ;
    "Notre aile veut s’épanouir,
    "Pour nager au sein des nuages !
    "De notre fluide destin,
    "Flottant dans l’air pur du matin,
    "Vous aurez souvent des nouvelles ;
    "Toujours de jeunes hirondelles
    "Au printemps descendront des cieux,
    "Faisant passer devant nos yeux
    "Des souvenirs vivants, des charmes
    "Trempés d’espérance et de larmes,
    "Qui portent bonheur à l’exil ;
    "Toujours quelque invisible fil
    "Nous ramènera l’un vers l’autre ;
    "Et quand vous n’aurez plus de pleurs
    "Pour nos nids cachés dans vos fleurs,
    "Notre monde sera le vôtre !"

    Et toi, dont le même rameau
    Balança l’œuf frêle et jumeau,
    Ange né d’un double mystère,
    Sans poser tes pieds à la terre,
    En effleurant d’un souffle pur
    Le sein qui te servit de voile,
    Tu t’en retournes dans l’azur
    Te poser au front d’une étoile ;
    Et puis, tu laisseras tomber
    Des rayons, des mots, des sourires,
    Des baisers, de chastes délires,
    Au nid que ton poids fit courber,
    Tiède de ta première aurore,
    Et que ton appel trouble encore,
    Petit ange, dernier venu
    Dans ce triste monde inconnu !





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