Poème « Le Luxembourg »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Jardin si beau devenu sombre,… »


Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « Le Luxembourg », Marceline Desbordes-Valmore. Pauvres fleurs, Paris : Dumont, p. 175-177, 1839

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Le Luxembourg », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 48-49, 1886
  • « Le Luxembourg », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 410, 1973





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LE LUXEMBOURG

AU CŒUR DE BÉRANGER

    Jardin si beau devenu sombre,
    Tes fleurs attristent ma raison,
    Qui, semblable au ramier dans l’ombre,
    S’abat au toit de ta prison.
    Mais à rêver j’ai passé l’heure ;
    Vous qui nous épiez d’en bas,
    Ce n’est qu’un pauvre oiseau qui pleure :
    Sentinelle ! ne tirez pas !

    Au pied des barreaux formidables
    Qui voilent des parents perdus,
    Comme en des songes lamentables,
    De longs sanglots sont entendus :
    Grâce aux sanglots qui bravent l’heure !
    Vous qu’ils ont irrité là-bas ;
    Ce n’est qu’un faible enfant qui pleure :
    Sentinelle ! ne tirez pas !

    Partout les lampes sont éteintes,
    Les bruits des verrous et des fers,
    Sont étouffés comme les plaintes
    De ces silencieux enfers.
    Plus morne et plus lente que l’heure,
    À genoux, qui donc est là-bas ?
    Ce n’est qu’une femme qui pleure :
    Sentinelle ! ne tirez pas !

    Sous l’œil rouge du réverbère,
    Quel est cet objet palpitant,
    Près du guichet mordant la terre,
    D’âme et de pitié haletant ?
    Sourd au cri de l’homme et de l’heure.
    Vous qui le menacez d’en bas,
    Ce n’est qu’un pauvre chien qui pleure :
    Sentinelle ! ne tirez pas !

    Paix ! voici qu’on ouvre une porte :
    C’est la mort traînant ses couleurs ;
    Et l’humble bière qu’on emporte,
    Brise en passant de pâles fleurs.
    Quand du rebelle a frappé l’heure,
    Qui donc ose bénir tout bas ?
    Ce n’est qu’un vieux prêtre qui pleure :
    Sentinelle ! ne tirez pas !





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