« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies inédites de Madame Desbordes-Valmore publiées par M. Gustave Revilliod, Genève : Jules Fick, p. 215-217, 1860
« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore publiées par Gustave Revilliod (deuxième édition), Genève : Jules-Guillaume Fick, p. 237-239, 1873
Prépublication :
« Madame Émile de Girardin », Revue française, première année, tome III, Paris : Aux bureaux de la Revue française, p. 187-188, 1855
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 217-218, 1886
« Madame Émile de Girardin », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 565, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres choisies de Marceline Desbordes-Valmore avec études et notices par Frédéric Loliée, Paris : Libairie Ch. Delagrave, p. 197-198, 1909
« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. Les chefs d’œuvre lyriques de Marceline Desbordes-Valmore. Choix et notice de Auguste Dorchain, Paris : A. Perche, p. 73-74, 1909
« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. L’amour, l’amitié, les enfants, mélanges. Choix, notices biographique et bibliographique par Alphonse Séché, Paris : Louis-Michaud, p. 128-129, 1910
« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 174-175, 1923
« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies choisies. Notice et notes par Marguerite Plessis. Les classiques pour tous ; N° 344, Paris : Hatier, p. 58-59, 1926
« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Préface par André Dumas. Bibliothèque-Charpentier, Paris : Fasquelle, p. 262-263, 1933
« Madame Émile de Girardin (extrait) », Jeanine Moulin. Poètes d’aujourd’hui. Marceline Desbordes-Valmore, Paris : Seghers, p. 193, 1955
« Madame Émile de Girardin », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface et choix d’Yves Bonnefoy, Paris : Gallimard nrf, p. 237-238, 1983
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
MADAME EMILE DE GIRARDIN
La mort vient de frapper les plus beaux yeux du monde.
Nous ne les verrons plus qu’en saluant les cieux.
Oui, c’est aux cieux déjà que leur grâce profonde
Comme un aimant d’espoir semble attirer nos yeux.
Belle étoile aux longs cils qui regardez la terre,
N’êtes-vous pas Delphine enlevée aux flambeaux,
Ardente à soulever le splendide mystère
Pour nous illuminer dans nos bruyants tombeaux ?
Sa grande âme ingénue avait peur de la joie.
Lucide et curieuse à l’égal des enfants,
Du long regard humide où le rire se noie,
Elle épiait les pleurs sous les fronts triomphants.
Albert Durr l’avait vue à l’étude penchée,
Au monde intérieur où lui seul pénétrait,
Quand sa mélancolie éternelle et cachée
Dans un ange rêveur la peignit trait pour trait.
Son enfance éclata par un cri de victoire.
Lisant à livre ouvert où d’autres épelaient,
Elle chantait sa mère, elle appelait la gloire,
Elle enivrait la foule... et les femmes tremblaient.
Et charmante, elle aima comme elle était : sans feinte ;
Loyale avec la haine autant qu’avec l’amour.
Dans ses chants indignés, dans sa furtive plainte,
Comme un luth enflammé son cœur vibrait à jour !
Elle aussi, l’adorable ! a gémi d’être née.
Dans l’absence d’un cœur toujours lent à venir,
Lorsque tous la suivaient pensive et couronnée,
Ce cœur, elle eût donné ses jours pour l’obtenir.
Oh ! l’amour dans l’hymen ! Oh ! rêve de la femme !
Ô pleurs mal essuyés, visibles dans ses vers !
Tout ce qu’elle taisait à l’âme de son âme,
Doux pleurs, allez-vous-en l’apprendre à l’univers !
Elle meurt ! presque reine, hélas, et presque heureuse,
Colombe aux plumes d’or, femme aux tendres douleurs ;
Elle meurt tout à coup d’elle-même peureuse,
Et, douce, elle s’enferme au linceul de ses fleurs.
Ô beauté ! souveraine à travers tous les voiles !
Tant que les noms aimés retourneront aux cieux,
Nous chercherons Delphine à travers les étoiles,
Et son doux nom de sœur humectera nos yeux.
1855.
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