« Le Marinier », Marceline Desbordes-Valmore. Pauvres fleurs, Paris : Dumont, p. 311-313, 1839
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Le marinier », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 198-199, 1886
« Le marinier », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 438, 1973
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LE MARINIER
Je crains Dieu, ma mère !
J’ai l’amour au cœur ;
Point de haine amère,
Partant, point de peur :
Mais à l’ange, ou femme
Que je viens de voir,
J’ai donné mon âme
Pour bien peu d’espoir !
C’est une rose en deuil, une fleur orpheline,
Que tenait par la main Marina sa cousine.
Elles venaient chercher passage à l’autre bord ;
Dieu m’aimait ce jour-là, car j’étais seul au port !
L’autre enfant m’appelle,
Et dit : "Marinier !
Sais-tu la chapelle
Où l’on va prier ?
Cet ange, à la Vierge
Qui plaint son doux sort,
Va porter un cierge
Pour son père mort."
Ma mère ! où je vous vois, c’est là qu’elle est venue :
Là, comme une lumière aux marins inconnue !
Là, j’ai cru que la Vierge entrait dans mon bateau,
Et que mon humble barque allait brûler dans l’eau !
Et la jeune sainte
Aux cheveux tressés
Tenait avec crainte
Ses longs yeux baissés.
Oh ! que je devienne
Capitaine ou roi,
Elle sera mienne
Et reine par moi !
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