« Merci, mon Dieu ! », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 33-35, 1843
Prépublication :
« Merci, mon Dieu », Musée des familles : lectures du soir, volume 10, Paris : Ch. Delagrave, p. 150, 1843-02
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Merci mon Dieu ! », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 77-78, 1886
« Merci mon Dieu », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 450, 1973
Traduction du poème :
allemand :
« Hab Dank, mein Gott », Gisela Etzel-Kühn, Stefan Zweig, Marceline Desbordes-Valmore : das Lebensbild einer Dichterin, p. 113, Leipzig : Inselverlag, 1927
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
MERCI, MON DIEU !
J’ai rencontré sur la terre où je passe
Plus d’un abîme, et je tombai, Seigneur !
Lors, d’un long cri j’appelais dans l’espace
Mon Dieu, mon père, ou quelque Ange sauveur.
Doux et penché sur l’abîme funeste,
Un envoyé du tribunal céleste
Venait toujours, fidèle à votre loi :
Qu’il soit béni, mon Dieu ! payez pour moi.
J’ai rencontré sur la terre où je pleure
Des yeux mouillés de prière et d’espoir ;
À leurs regards souvent j’oubliai l’heure ;
Dans ces yeux-là, mon Dieu, j’ai cru vous voir.
Le ciel s’y meut comme dans vos étoiles ;
C’est votre livre entr’ouvert et sans voiles ;
Ils m’ont appris la charité, la foi :
Qu’ai-je rendu ! Mon Dieu ! payez pour moi.
J’ai rencontré sur la terre où je chante
Des cœurs vibrants, juges harmonieux,
Muse cachée et qui de peu s’enchante,
Écoutant bien pour faire chanter mieux :
Divine aumône, adorable indulgence !
Trésor tombé dans ma fière indigence !
Suffrage libre, ambition de roi :
Vous êtes Dieu, mon Dieu ! payez pour moi.
J’ai rencontré jour par jour sur la terre,
Des malheureux le troupeau grossissant ;
J’ai vu languir dans son coin solitaire
Comme un ramier, l’orphelin pâlissant ;
J’ai regardé ces frères de mon âme,
Puis, j’ai caché mes yeux avec effroi ;
Mon cœur nageait dans les pleurs et la flamme :
Regardez-les, mon Dieu ! donnez pour moi.
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