Poème « Merci pour ma fille »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Au sort de votre père en étoile attachée,… »


Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « Merci pour ma Fille », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 137-139, 1843

Édition du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Merci pour ma fille », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 471, 1973





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

MERCI POUR MA FILLE

  Au sort de votre père en étoile attachée,
  Lampe de sa maison, lumineuse et cachée,
  Paisible sur les bords d’un profond avenir,
  Penchez un peu l’oreille au jeune souvenir.

  Une lisière encor vous tenait ; vos pieds d’ange,
  Trop faibles pour la terre, où tout blesse, où tout change,


  Ne marchaient pas sans guide en nos rudes chemins,
  Et vous aviez du ciel plein vos petites mains,
  Pour une âme nouvelle à cette vie amère,
  Un enfant dans sa crèche (où n’était pas sa mère),
  Ébloui de votre âge et du regard charmant
  Dont vous illuminiez son jeune sentiment.

  La mère, c’était moi ; l’enfant, c’était ma fille,
  Qui manquait au cortège errant de la famille.
  Au pied de la croix haute* et d’un frais arbrisseau,
  Nous avions à la hâte élevé son berceau.
  Pâle de mon courage et d’angoisse suivie,
  Je la cédais au sein qui lui versait la vie ;
  D’une aile sans repos le malheur m’enlevait,
  Et votre père ému, d’un regard me suivait.

  Et vous, sur votre père incessamment penchée,
  Visitant ma jeune âme où Dieu l’avait cachée,
  Comme au nid d’un oiseau, vous montiez quelquefois
  Lui bégayer mon nom d’une angélique voix.
  Elle, la joue encore humide de mes larmes,
  Vous connaissant du ciel, jouait avec vos charmes ;
  Et son cœur dilaté, d’un instinct tendre et prompt,
  Allait s’épanouir aux lis de votre front :

  L’ange blanc du baptême, en ondoyant votre âme,
  A laissé dans vos lis rayonner tant de flamme !
  Niez-vous ce passé recéleur de ma foi,
  Et ce qu’il dit de vous quand il s’éveille en moi !





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