« Le Moineau Franc », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 229-232, 1843
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Le Moineau franc », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 89-91, 1887
« Le moineau franc », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 490, 1973
Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :
« Le Moineau franc », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 84-86, 1869
« Le Moineau franc », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 84-86, 1873
« Le Moineau franc », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 84-86, 1876
« Le Moineau franc », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 84-86, 1881
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LE MOINEAU FRANC
Sacrebleu ! voilà le soleil,
Dit l’oiseau dont la plume pousse,
Il va sécher l’herbe et la mousse,
Et nous faire un monde vermeil :
Il fait tout, ce roi sans pareil.
Sacrebleu, voilà le soleil !
Je voudrais vivre cent mille ans,
S’il avait cent mille ans à vivre.
Pour le regarder et le suivre,
Suspendu sur les blés brûlants,
Quand même il pleuvrait des milans,
Je voudrais vivre cent mille ans !
Les milans ! qu’ils viennent un peu :
J’en ai peur comme d’une paille ;
Je m’en amuse et je m’en raille,
Les pieds croisés devant mon feu.
Voilà le soleil, sacrebleu !
Les milans, qu’ils viennent un peu !
Bonnes gens, que cet astre est beau !
C’est l’écusson du divin Maître :
L’œuf ardent des âmes, peut-être,
Allumant tout comme un flambeau,
Ressuscitant larve et tombeau.
Bonnes gens ! que cet astre est beau !
Hardi, les fleurs et les chansons !
Le printemps me monte à la tête :
C’est Dieu qui va payer la fête
À vos rangs, messieurs les pinsons ;
La table est dressée aux buissons,
Hardi, les fleurs et les chansons !
Mon habit vient d’un bon tailleur.
Il est léger pour les montagnes ;
Il plaît aux cités, aux campagnes,
Où le peuple n’est point railleur.
L’homme n’en fait pas de meilleur :
Mon habit vient d’un bon tailleur !
Le monde est assez grand pour moi :
Tout m’appelle au loin, tout m’avive,
Et je vais de mon aile vive,
Égayer la vitre du roi.
Je vole plus haut que la loi :
Le monde est assez grand pour moi !
Je suis rempli d’aise et d’amour,
J’ai cinq aurores et demie !
Il me faut au moins une amie,
Pour peupler un si grand séjour :
Je veux faire un nid à mon tour ;
Je suis rempli d’aise et d’amour !
Petit paysan des oiseaux !
Tu dis cela quand on t’écoute
Aux sillons de la grande route,
Ou sur la tête des roseaux,
Dont les femmes font leurs fuseaux,
Petit paysan des oiseaux !
Le cœur le plus triste est charmé
De ta joie alerte et volante.
La mémoire y coule moins lente ;
Et s’il a jamais rien aimé,
Tout rêveur et tout désarmé,
Le cœur le plus triste est charmé !
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