Poème « La mouche bleue »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Humble fille de l’air, mouche bleue et gentille,… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « La Mouche », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : Théophile Grandin, p. 223-225, 1822
  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome II., Paris : Boulland, p. 79-84, 1830
  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome second, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 5-7, 1887
  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 356-358, 1931
  • « La mouche bleue », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 129, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. À mes jeunes amis. Album du jeune âge, Paris : Boulland, p. 215-220, 1830
  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 241-243, 1842
  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 208-210, 1860
  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 95-97, 1869
  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 95-97, 1873
  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 95-97, 1876
  • « La Mouche bleue », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 95-97, 1881





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LA MOUCHE BLEUE

    Humble fille de l’air, mouche bleue et gentille,
    Qui rafraîchis ton vol sur d’humides roseaux,
      N’es-tu pas le nain des oiseaux ?
    Non ! tu ne chantes pas, légère volatile :
    Tu n’as point de plumage, et ton rapide essor
    M’en fait mieux admirer l’invisible ressort.


    Tu ris de l’oiseleur, tu fais sauver sa joie ;
    Ton piquant aiguillon le distrait de sa proie ;
        Et ton bourdonnement moqueur
    Lui nomme impunément son agile vainqueur.
    Tu montes jusqu’aux cieux, les ailes étendues ;
    Un rayon de soleil te guide et te soutient ;
    Ta famille dansante et s’y joue et s’y tient,
    Comme un essaim de fleurs dans les airs répandues.
    Qu’il est gai de te voir t’y balancer longtemps,
    Descendre vers la terre, et remonter encore,
    Y chercher, renaissante au souffle du printemps,
    Sur ta robe de gaze un reflet de l’aurore !
    Violette vivante ! à ce peu qu’il t’a fait,
    Le ciel donna le monde, imprima la pensée,
    Le sentiment, l’amour ! et, sans remords blessée,
     Pour toi, du moins, l’amour n’est qu’un bienfait !

    Je m’amuse à rêver sur ton frêle édifice
        Soutenu de frêles piliers,
         Si polis et si réguliers,
      Qu’on les croirait mouvants par artifice.
        Hélas ! dans l’âge le plus fort,
    Comme toi l’homme tombe ; et ce maître du monde
        N’a plus d’ami qui le seconde
        Dans son duel avec la Mort.

    Ô mouche ! que ton être occupa mon enfance !
    Combien, lorsqu’attristant mon paisible loisir
    Quelque enfant sous mes yeux accourait te saisir,
        Mes larmes prenaient ta défense !

    Petite philosophe, on a médit de toi :
    J’en veux à la fourmi qui t’a cherché querelle.
    Un printemps fait ta vie, en jouir est ta loi ;
    Es-tu moins prévoyante, es-tu moins riche qu’elle ?
    Esclave de la terre, elle y rampe toujours ;
    Ses trésors souterrains sont clos à l’indigence ;
    Et, quand il a rempli son avare exigence,
    Du ciron malheureux elle abrège les jours.
    Pour toi, souvent rêveuse et souvent endormie,
    Je t’observe partout avec des yeux d’amie :
    Quand la nature est triste, il ne te faut plus rien,
    Et tu romps avec elle un fragile lien.

    Oh ! puisse l’âpre hiver épargner ta faiblesse !
    Que l’aquilon jamais ne te soit rigoureux !
    Que ton corps délicat, qu’un rien détruit ou blesse,
    Trouve contre la brume un foyer généreux !
    Atome voyageur ! en passant les montagnes,
    Les ruisseaux, les chemins, les cités, les campagnes,
    Que Dieu te sauve, hélas ! et du bec d’un oiseau,
        Et de l’insecte au fin réseau !





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