Poème « L’orage »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Ô quelle accablante chaleur !… »
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Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « L’Orage », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies, Marie et romances, Paris : François Louis, p. 14-16, 1819
  • « L’Orage », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : François Louis, p. 41-43, 1820
  • « L’Orage », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : Théophile Grandin, p. 15-17, 1822
  • « L’Orage », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 23-28, 1830
  • « L’Orage », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome premier, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « L’Orage », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. Reliquiæ. Volume 4, Paris : A. Lemerre, p. 3-5, 1922
  • « L’Orage », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 16-18, 1931
  • « L’orage », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 29, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « L’Orage », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 8-10, 1842
  • « L’Orage », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 17-19, 1860
  • « L’orage », Marceline Desbordes-Valmore. Poesie. Introduzione e cura di Danilo Vicca, Rome : Aracne, p. 22-24, 2008
  • « L’orage », Marceline Desbordes-Valmore. Amori. Testo originale a fronte. A cura di Antonio Veneziani, Rome : Elliot, p. 132-136, 2014

Traductions du poème :

  • italien :
    • « Il temporale », Danilo Vicca, Marceline Desbordes-Valmore. Poesie. Introduzione e cura di Danilo Vicca, p. 23-25, Roma : Aracne, 2008
    • « Il temporale », Antonio Veneziani et Maria Borgese, Marceline Desbordes-Valmore. Amori. Testo originale a fronte. A cura di Antonio Veneziani, p. 133-137, Roma : Elliot, 2014





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

L’ORAGE

        Ô quelle accablante chaleur !
    On dirait que le ciel va toucher la montagne.
    Vois ce nuage en feu qui rougit la campagne :
    Quels éclairs ! quel bruit sourd ! ne t’en va pas ; j’ai peur !
        Les cris aigus de l’hirondelle


    Annoncent le danger qui règne autour de nous ;
    Son amant effrayé la poursuit et l’appelle :
    Pauvres petits oiseaux, vous retrouverez-vous ?

    Reste, mon bien aimé ! reste, je t’en conjure ;
          Le ciel va s’entr’ouvrir.
    De l’orage sans moi tu veux braver l’injure ;
    Cruel ! en me quittant, tu me verrais mourir.
    Ce nuage embrasé qui promène la foudre,
    Vois-tu bien, s’il éclate, on est réduit en poudre !
    Encourage mon cœur, il palpite pour toi.....
    Ta main tremble, Olivier, as-tu peur comme moi ?
    Tu t’éloignes ; tu crains un danger que j’ignore :
    En est-il un plus grand que d’exposer tes jours ?
    Je donnerais pour toi ma vie et nos amours ;
    Si j’avais d’autres biens, tu les aurais encore.
    En cédant à tes vœux, j’ai trahi mon devoir ;
    Mais ne m’en punis pas. Elle est loin, ta chaumière.
    Pour nous parler d’amour, tu demandais le soir ;
    Eh bien ! pour te sauver, prends la nuit tout entière ;
    Mais ne me parle plus de ce cruel amour ;
    Je vais l’offrir à Dieu, dans ma tristesse extrême :
        C’est en priant pour ce que j’aime
            Que j’attendrai le jour.

    Sur nos champs inondés tourne un moment la vue.
    Réponds ; malgré mes pleurs, veux-tu partir encor ?
    Méchant, ne souris plus de me voir trop émue ;
    Peut-on ne pas trembler en quittant son trésor ?
    Je vais me réunir à ma sœur endormie :
    Adieu ! laisse gronder et gémir l’aquilon ;
    Quand il aura cessé d’attrister le vallon,
    Tu pourras t’éloigner du toit de ton amie.
    Mais quel nouveau malheur ! qu’allons-nous devenir ?
    N’entends-tu pas la voix de mon vieux père ?
  Ne vois-tu pas une faible lumière ?
    De ce côté, Dieu ! s’il allait venir !
  Pour une faute, Olivier, que d’alarmes !
    Laisse-moi seule au moins supporter son courroux ;
  Puis tu viendras embrasser ses genoux,
    Quand je l’aurai désarmé par mes larmes.
    Non ! la porte entr’ouverte a causé ma frayeur :
    On tremble au moindre bruit lorsque l’on est coupable.
    Laisse-moi respirer du trouble qui m’accable,
      Laisse-moi retrouver mon cœur.
  Séparons-nous, je suis trop attendrie ;
    Sur ce cœur agité ne pose plus ta main ;
    Va ! si le ciel entend ma prière chérie,
      Il sera plus calme demain :
    Demain, au point du jour, j’irai trouver mon père ;
    Sa bonté préviendra mes timides aveux ;
    De nos tendres amours pardonnant le mystère,
    Il ne t’appellera que pour combler tes vœux.

    Déjà le vent rapide emporte le nuage,
    La lune nous ramène un doux rayon d’espoir ;
    Adieu ! je ne crains plus d’oublier mon devoir,
    Ô mon cher Olivier ! j’ai trop peur de l’orage !





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