« La Pauvre Orpheline », Marceline Desbordes-Valmore. Pauvres fleurs, Paris : Dumont, p. 297-299, 1839
Édition du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« La pauvre orpheline », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 435, 1973
Pauline Duchambge, « Le Monastère », Paris : M. Seheur, 1931.
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
LA PAUVRE ORPHELINE
"Pasteur ! est-il loin encore,
Le couvent au grand clocher ?
Je marche depuis l’aurore,
Et je n’en peux approcher.
- Le voilà sous la colline
Que tu viens de parcourir :
Mais ce n’est qu’à l’orpheline,
Que ce tombeau doit s’ouvrir.
- Pasteur ! j’ai perdu mon père,
Et ma mère est dans le ciel.
Le ciel a dit qu’on espère,
Au désert, un peu de miel !
- Ma fille ! un saint mariage
Sauve ainsi que le couvent :
Car vers le monde à ton âge,
L’âme retourne souvent !
- Pasteur ! une foi profonde
Me liait au pauvre Ebi ;
Mais il hérite, et le monde
Est entre son cœur et moi.
- Ma fille ! sous cette larme
Que tu n’as pu retenir,
Que je vois mourir de charme
Dans ton stérile avenir !
- Pasteur ! ma vie est fermée ;
Pour moi le monde est trop grand :
Femme qui n’est plus aimée,
Dans l’avenir perd son rang.
- Va donc, fleur inaperçue,
Je te bénis seule... Adieu !
Et pour n’être pas déçue,
Va te révéler à Dieu !"
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