Poème « Le petit menteur »

Premier vers dans l’édition de Marc Bertrand : « Venez bien près, plus près, qu’on ne puisse m’entendre :… »


Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « Le Petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies et poésies nouvelles, Paris : Ladvocat, p. 177-182, 1825
  • « Le petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome II., Paris : Boulland, p. 115-120, 1830
  • « Le petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome second, Paris : Boulland, 1830

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Le petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 18-21, 1887
  • « Le petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 374-377, 1931
  • « Le petit menteur », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 135, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Le petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. À mes jeunes amis. Album du jeune âge, Paris : Boulland, p. 245-251, 1830
  • « Le petit menteur », Mme Desbordes-Valmore. Contes en vers pour les enfants, Lyon : L. Boitel, p. 43-47, 1840
  • « Le petit menteur, vers », Mme Desbordes-Valmore. Le Livre des mères et des enfants, tome I, Lyon : L. Boitel, p. 57-61, 1840
  • « Le petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 369-371, 1842
  • « Le petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 308-310, 1860
  • « Le Petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 41-44, 1869
  • « Le Petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 41-44, 1873
  • « Le Petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 41-44, 1876
  • « Le Petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 41-44, 1881
  • « Le Petit Menteur », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Notice par Maxime Formont, Paris : Librairie Alphonse Lemerre, p. 217-220, 1928





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LE PETIT MENTEUR

    Venez bien près, plus près, qu’on ne puisse m’entendre :
    Un bruit vole sur vous, mais qu’il est peu flatteur !
    Votre mère en est triste ; elle vous est si tendre !
    On dit, mon cher amour, que vous êtes menteur.

    Au lieu d’apprendre en paix la leçon qu’on vous donne,
    Vous faites le plaintif, vous tramez votre voix,
    Et vous criez très haut : "Hé ! ma bonne ! ma bonne !"
    L’écho, qui me dit tout, m’en a parlé deux fois.
    Vous avez effrayé cette bonne attentive,
        Et, pour vous secourir,
    Près de vous, toute pâle, on l’a vue accourir :
    Hélas ! vous avez ri de sa bonté craintive,
    Enfant ! vous avez ri ! quelle douleur pour nous !
    On ne croira donc plus à vos jeunes alarmes ?
    Si j’avais eu ce tort, j’irais à deux genoux
    Lui demander pardon d’avoir ri de ses larmes ;
    J’irais... Ne pleurez pas ; causons avant d’agir ;
    Écoutez une histoire, et jugez-la vous-même :
    Cachez-vous cependant sur ce cœur qui vous aime ;
      Je rougis de vous voir rougir.

    "Au loup ! au loup ! à moi ! " criait un jeune pâtre ;
    Et les bergers entre eux suspendaient leurs discours.
    Trompé par les clameurs du rustique folâtre,
    Tout venait, jusqu’aux chiens, tout volait au secours.
    Ayant de tant de cœurs éveillé le courage,
    Tirant l’un du sommeil, et l’autre de l’ouvrage,
    Il se mettait à rire, il se croyait bien fin :
    "Je suis loup" disait-il. Mais attendez la fin.

    Un jour que les bergers, au fond d’une vallée,
    Appelant la gaîté sur leurs aigres pipeaux,
    Confondaient leurs repas, leurs chansons, leurs troupeaux,
    Et de leurs pieds, joyeux, pressaient l’herbe foulée :
    "Au loup ! au loup ! à moi !" dit le jeune garçon ;
    "Au loup ! " répéta-t-il d’une voix lamentable.
    Pas un n’abandonna la danse ni la table :
    "Il est loup, dirent-ils ; à d’autres la leçon."

    Et toutefois le loup dévorait la plus belle
        De ses belles brebis ;
    Et, pour punir l’enfant qu’il traitait de rebelle,
    Il lui montrait les dents, et rompait ses habits :
    Et le pauvre menteur, élevant ses prières,
    N’attristait que l’écho ; ses cris n’amenaient rien.
    Tout riait, tout dansait au loin sur les bruyères :
    "Eh quoi ! pas un ami, dit-il, pas même un chien !"
    On ajoute, et vraiment, c’est pitié de le croire,
    Qu’il serrait la brebis dans ses deux bras tremblants ;
    Et, quand il vint en pleurs raconter son histoire,
    On vit que ses deux bras étaient nus et sanglants.
    "Il ne ment pas, dit-on, il tremble ! il saigne ! il pleure !
    "Quoi ! c’est donc vrai, Colas ?" Il s’appelait Colas.
      "Nous avons bien ri tout à l’heure ;


    "Et la brebis est morte ! elle est mangée... hélas !"
    On le plaignit. Un rustre, insensible à ses larmes,
    Lui dit : "Tu fus menteur, tu trompas notre effroi :
    "Or, s’il m’avait trompé, le menteur, fût-il roi,
      "Me crierait vainement aux armes".

    Et vous n’êtes pas roi, mon ange, et vous mentez !
    Ici, pas un flatteur dont la voix vous abuse ;
        Vous n’avez point d’excuse.
    Quand vous aurez perdu tous les cœurs révoltés,
    Vous ne direz qu’à moi votre souffrance amère,
      Car on ne ment pas à sa mère.
    Tout s’enfuira de vous, j’en pleurerai tout bas ;
    Vous n’aurez plus d’amis, je n’aurai plus de joie :
    Que ferons-nous alors ? Oh ! ne vous cachez pas !
    Prenez un peu courage, enfant ; que je vous voie ;
    Vous me touchez le cœur, j’y sens votre pardon ;
    Allez, petit chéri, ne trompez plus personne ;
    Soyez sage, aimez Dieu, je crois qu’il vous pardonne ;
        Il est père, il est bon !





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