« XXV. Pitié ! », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Charpentier, 1833
« Pitié ! », Marceline Desbordes-Valmore. Les Pleurs. Poésies nouvelles, Paris : Madame Goullet, 1834
Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :
« Pitié », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 215-216, 1886
« Pitié », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome second, Paris : Éditions du Trianon, p. 237-238, 1932
« Pitié », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 214, 1973
Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :
PITIÉ
... Ciel ! où donc êtes-vous ?
À tout ce qu’elle entend, de vous seule occupée,
De chaque bruit lointain mon oreille frappée,
Écoute, et croit souvent reconnaître vos pas ;
Je m’élance, je cours, et vous ne venez pas !
André Chénier.
Eh ! pourquoi ces clameurs, cet effroi, ces prières ?
Va-t-il, pour me troubler, franchir quelques barrières ?
Songe-t-il si par lui mon sort fut triste... et doux ?
Si mon cœur est paisible, ou volage, ou jaloux ?
Jamais de sa couronne une feuille légère
Cherche-t-elle ma vie à sa vie étrangère ?
Son nom seul fugitif et parfois caressant,
Porté vers l’avenir, me salue en passant :
De lui, rien ! Peine affreuse et jamais exprimée !
Douleur toujours profonde et toujours renfermée !
Rapprochement cruel des jours purs et dorés,
Par ses regards, bien plus que des cieux éclairés,
Avec ces jours d’exil, d’abandon, d’amertume,
De regret qui déchire, et d’espoir qui consume !
Oh ! qu’il n’apprenne pas ces tourments infinis
Dont les cœurs trop naïfs sont raillés et punis !
Et puis, ce n’est pas lui, c’est l’amour qui me tue.
Il détacha son sort de ma vie abattue ;
À présent, je descends un rapide chemin,
Dans une sombre nuit où j’ai perdu sa main.
Il ne viendra jamais : pourquoi le lui défendre ?
Je l’ai haï; qu’importe ? A-t-il voulu l’apprendre ?
S’occupe-t-on toujours d’un danger qui n’est plus?
Vers des échos muets que de cris superflus !
Ah! je me fais pitié, je pleure sur moi-même ;
Et je dis bien souvent : Ce n’est plus lui que j’ aime !
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