Poème « Plus de chants »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Enfant d’un nid loin du soleil éclos,… »
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Éditions du poème :

Édition du poème dans des recueils :

  • « Plus de Chants », Marceline Desbordes-Valmore. Bouquets et prières, Paris : Dumont, p. 299-301, 1843

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Plus de chants », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1833-1859. Élégies. Romances. Mélanges. Fragments. Poésies posthumes, Paris : Lemerre, p. 130-131, 1886
  • « Plus de chants », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 503, 1973





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

PLUS DE CHANTS

A Madame de Simonis (Elisa de Knyff)

  Enfant d’un nid loin du soleil éclos,
  Tombée un jour du faîte des collines,
  Ouvrant à Dieu mes ailes orphelines,
  Poussée aux vents sur la terre ou les flots,
  Mon cœur chantait, mais avec des sanglots.

  Frères quittés, doux frères, au revoir !
  En parcourant nos chemins sans barrière,
  Tous attirés vers la même lumière,
  Pour remonter au céleste pouvoir,
  Allons tremper nos ailes dans l’espoir !

  Pour louer Dieu, dès que je pus chanter,
  Que m’importait ma frêle voix de femme ?
  Tout le concert se tenait dans mon âme ;
  Que l’on passât sans daigner m’écouter,
  Je louais Dieu ! qui pouvait m’arrêter ?

  Le front vibrant d’étranges et doux sons,
  Toute ravie et jeune en solitude,
  Trouvant le monde assez beau sans l’étude,
  Je souriais, rebelle à ses leçons,
  Le cœur gonflé d’inédites chansons.

  J’étais l’oiseau dans les branches caché,
  S’émerveillant tout seul, sans qu’il se doute
  Que le faneur fatigué qui l’écoute,
  Dont le sommeil à l’ombre est empêché,
  S’en va plus loin tout morose et fâché.

  Convive sobre et suspendue aux fleurs,
  J’ai pris longtemps mon sort pour une fête ;
  Mais l’ouragan a sifflé sur ma tête,
  Les grands échos m’ont crié leurs douleurs :
  Et je les chante affaiblis de mes pleurs.

  La solitude est encor de mon goût ;
  Je crois toujours à l’Auteur de mon être :
  Mes beaux enfants me l’ont tant fait connaître !
  Je monte à lui, je le cherche partout ;
  Mais de chansons, plus une ! oh ! plus du tout !










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