Poème « Le pressentiment »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « C’est en vain que l’on nomme erreur… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Élégies, Marie et romances, Paris : François Louis, p. 63-64, 1819
  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : François Louis, p. 73-74, 1820
  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Troisième édition, Paris : Théophile Grandin, p. 107-108, 1822
  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore [en deux tomes]. Tome I., Paris : Boulland, p. 247-254, 1830
  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Tome premier, Paris : Boulland, 1830

Prépublications :

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Le pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1833. Idylles. Élégies, Paris : Lemerre, p. 77-78, 1886
  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies complètes de Marceline Desbordes-Valmore publiées par Bertrand Guégan avec des notes et des variantes, tome premier, Paris : Éditions du Trianon, p. 129-130, 1931
  • « Le pressentiment », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 65, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. À mes jeunes amis. Album du jeune âge, Paris : Boulland, p. 1-5, 1830
  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de madame Desbordes-Valmore, avec une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 76-77, 1842
  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Madame Desbordes-Valmore. Nouvelle édition augmentée et précédée d’une notice par M. Sainte-Beuve, Paris : Charpentier, p. 74-75, 1860
  • « Le pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres choisies de Marceline Desbordes-Valmore avec études et notices par Frédéric Loliée, Paris : Libairie Ch. Delagrave, p. 180-181, 1909
  • « Le Pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes et proses [Préface et notes de Tony Taveau], Paris : Marcel Seheur, p. 1-2, 1928
  • « Le pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Préface par André Dumas. Bibliothèque-Charpentier, Paris : Fasquelle, p. 47-48, 1933
  • « Le pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Illustrations de G. Ducultit, Chamonix : Jean Landru, p. 9-11, 1944
  • « Le pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore, Valéria Gaillard. Poemas elegidos, Barcelone : Somos Libros, p. 88-90, 2019
  • « Le pressentiment », Marceline Desbordes-Valmore. Des fleurs et des pleurs. Poésies choisies. Choix des poèmes par Yohann Ringuedé, Librio 3€, Paris : J’ai lu, p. 13-14, 2023

Autres éditions du poème :

  • « Le pressentiment », Almanach des dames, Tubingue : J. G. Cotta ; Paris : Treuttel & Würtz, p. 94-95, 1819
  • « Le Pressentiment. Élégie », Journal des dames et des modes, vingt-troisième année, n° 6, p. 43-44, 1819-01-31

Traductions du poème :

  • anglais :
    • « Presentiment », Harriet W. Preston, Charles Augustin Sainte-Beuve, Memoirs of Madame Desbordes-Valmore, p. 191-192, Boston : Roberts Brothers, 1873
  • espagnol :
    • « El presentimento », Valéria Gaillard, Poemas elegidos, p. 89-91, Barcelone : Somos Libros, 2019
  • latin :
    • « [Sans titre] », Anonyme, Almanach des Muses latines, par M. Servan de Sugny, p. 105-106, Paris : Chez Audin, 1817





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

LE PRESSENTIMENT

        C’est en vain que l’on nomme erreur
        Cette secrète intelligence,
    Qui, portant la lumière au fond de notre cœur,
    Sur des maux ignorés nous fait gémir d’avance.
    C’est l’adieu d’un bonheur prêt à s’évanouir ;
    C’est un subit effroi dans une âme paisible ;
        Enfin, c’est pour l’être sensible
         Le fantôme de l’avenir.

      Pressentiment, dont j’éprouvai l’empire,
    Oh ! qui peut résister à tes vagues douleurs ?
      Encore enfant, tu m’as coûté des pleurs,
    Et de mon front joyeux tu chassas le sourire.

      Oui, je t’ai vu, couvert d’un voile noir,
        Aux plus beaux jours de mon jeune âge ;
        Tu formas le premier nuage
    Qui des beaux jours lointains enveloppa l’espoir.
    Tout m’agitait encor d’une innocente ivresse ;
    Tout brillait à mes yeux des plus vives couleurs ;
      Et je voyais la riante jeunesse
    Accourir en dansant pour me jeter des fleurs.
        Au sein de mes chères compagnes,
        Courant dans les vertes campagnes,
        Frappant l’air de nos doux accents,
        Qui pouvait attrister mes sens ?
        Comme les fauvettes légères
        Se rassemblant dans les bruyères,
        La saison des fleurs et des jeux
        Rassemblait notre essaim joyeux.
        Un jour, dans ces jeux pleins de charmes,
    Je cessai tout à coup de trouver le bonheur ;
        J’ignorais qu’il fût une erreur,
        Et pourtant je versai des larmes !
      En revenant je ralentis mes pas,
    Je remarquai du jour le feu prêt à s’éteindre,
    Sa chute à l’horizon, qu’il regrettait d’atteindre ;
    Mes compagnes dansaient... moi, je ne dansai pas.

    Un mois après, j’errai dans ce lieu solitaire ;
    Hélas ! ce n’était plus pour y chercher des fleurs :
    La mort m’avait appris le secret de mes pleurs,
      Et j’étais seule au tombeau de ma mère !





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