Poème « Quand je pense à ma mère »

Premier vers dans l’édition de référence ci-dessous : « Ma mère est dans les cieux, les pauvres l’ont bénie ;… »
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Manuscrits du poème :

Éditions du poème :

Éditions du poème dans des recueils :

  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies inédites de Madame Desbordes-Valmore publiées par M. Gustave Revilliod, Genève : Jules Fick, p. 129-131, 1860
  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Mme Desbordes-Valmore publiées par Gustave Revilliod (deuxième édition), Genève : Jules-Guillaume Fick, p. 145-148, 1873

Prépublication :

  • « Ma mère », Revue du Nord de la France, tome deuxième, n° VI, Lille : au bureau de La Revue, p. 222-224, 1854

Éditions du poème dans des volumes de l’œuvre poétique de Desbordes-Valmore :

  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore. 1819-1859. Les Enfants et les Mères, Paris : Lemerre, p. 254-256, 1887
  • « Quand je pense à ma mère », Marc Bertrand. Les Œuvres poétiques de Marceline Desbordes-Valmore, tome 2, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, p. 541, 1973

Éditions du poème dans des anthologies de poèmes de Desbordes-Valmore :

  • « Quand je pense à ma Mère », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Paris : Garnier Frères, p. 189-192, 1869
  • « Quand je pense à ma Mère », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Deuxième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 194-197, 1873
  • « Quand je pense à ma Mère », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Troisième édition. Revue et augmentée. Paris : Garnier Frères, p. 194-197, 1876
  • « Quand je pense à ma Mère », Marceline Desbordes-Valmore. Les Poésies de l’enfance, par Mme Desbordes-Valmore, Quatrième édition. Paris : Garnier Frères, p. 194-197, 1881
  • « Quand je pense à ma Mère », Marceline Desbordes-Valmore. Les chefs d’œuvre lyriques de Marceline Desbordes-Valmore. Choix et notice de Auguste Dorchain, Paris : A. Perche, p. 86-88, 1909
  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Choix et notice par Oscar Colson. Bibliothèque francaise, Vol. LVI, Berlin : Internationale Bibliothek, p. 186-187, 1923
  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies de Marceline Desbordes-Valmore, Lyon : H. Lardanchet, p. 240-242, 1927
  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Poèmes et proses [Préface et notes de Tony Taveau], Paris : Marcel Seheur, p. 41-42, 1928
  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Choix de poésies. Préface par André Dumas. Bibliothèque-Charpentier, Paris : Fasquelle, p. 85-87, 1933
  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies Choisies de M. Desbordes-Valmore avec introduction et notes par Maurice Allem, Paris : Garnier Frères, p. 170-172, 1935
  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies, illustrations de Jean Pichard. Collection Bagatelle ; 7, Paris : Gründ, p. 91-93, 1945
  • « Quand je pense à ma mère », Marceline Desbordes-Valmore. Poésies. Préface et choix d’Yves Bonnefoy, Paris : Gallimard nrf, p. 222-224, 1983





Texte du poème (selon l’édition de Marc Bertrand de 1973) :

QUAND JE PENSE À MA MÈRE

  Ma mère est dans les cieux, les pauvres l’ont bénie ;
  Ma mère était partout la grâce et l’harmonie.

  Jusque sur ses pieds blancs, sa chevelure d’or
  Ruisselait comme l’eau, Dieu ! j’en tressaille encor !

  Et quand on disait d’elle : "Allons voir la Madone",
  Un orgueil m’enlevait, que le ciel me pardonne !

  Ce tendre orgueil d’enfant, ciel ! pardonnez-le nous :
  L’enfant était si bien dans ses chastes genoux !

  C’est là que j’ai puisé la foi passionnée
  Dont sa famille errante est toute sillonnée.


  Mais jamais ma jeune âme en regardant ses yeux,
  Ses doux yeux même en pleurs, n’a pu croire qu’aux cieux.

  Et quand je rêve d’elle avec sa voix sonore,
  C’est au-dessus de nous que je l’entends encore.

  Oui, vainement ma mère avait peur de l’enfer,
  Ses doux yeux, ses yeux bleus n’étaient qu’un ciel ouvert.

  Oui, Rubens eût choisi sa beauté savoureuse
  Pour montrer aux mortels la Vierge bienheureuse.

  Sa belle ombre qui passe à travers tous mes jours,
  Lorsque je vais tomber me relève toujours.

  Toujours entre le monde et ma tristesse amère,
  Pour m’aider à monter je vois monter ma mère !

  Ah ! l’on ne revient pas de quelque horrible lieu,
  Et si tendre, et si mère, et si semblable à Dieu !

  On ne vient que d’en haut si prompte et si charmante
  Apaiser son enfant dont l’âme se lamente.

  Et je voudrais lui rendre aussi l’enfant vermeil
  La suivant au jardin sous l’ombre et le soleil ;

  Ou, couchée à ses pieds, sage petite fille,
  La regardant filer pour l’heureuse famille.

  Je voudrais, tout un jour oubliant nos malheurs,
  La contempler vivante au milieu de ses fleurs !

  Je voudrais, dans sa main qui travaille et qui donne,
  Pour ce pauvre qui passe aller puiser l’aumône.

  Non, Seigneur ! sa beauté, si touchante ici-bas,
  De votre paradis vous ne l’exilez pas !

  Ce soutien des petits, cette grâce fervente
  Pour guider ses enfants si forte, si savante,

  Vous l’avez rappelée où vos meilleurs enfants
  Respirent à jamais de nos jours étouffants.

  Mais moi je la voulais pour une longue vie
  Avec nous et par nous honorée et suivie,

  Comme un astre éternel qui luit sans s’égarer,
  Que des astres naissants suivent pour s’éclairer.

  Je voulais jour par jour, adorante et naïve,
  Vous contempler, Seigneur ! dans cette clarté vive...

  Elle a passé ! Depuis, mon sort tremble toujours,
  Et je n’ai plus de mère où s’attachent mes jours.





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